Après deux ans et demi d'absence, l'ancienne capitaine des Bleues Amandine Henry a été convoquée mardi par le sélectionneur Hervé Renard en vue du Mondial, dans une pré-liste très expérimentée mais teintée d'une pointe de jeunesse. À 33 ans, la milieu de terrain vit une improbable résurrection : écartée fin 2020 par l'ex-sélectionneuse Corinne Diacre après un clash sur la place publique, restée loin des terrains depuis mars sur fond de conflit avec l'Olympique lyonnais, Henry touche du doigt sa troisième Coupe du monde, prévue du 20 juillet au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Direction l’Australie
— Equipe de France Féminine (@equipedefranceF) June 6, 2023
Les 2️⃣6️⃣ Bleues appelées pour la #FiersdetreBleuespic.twitter.com/JIi3Z5YVJc
Rappeler Amandine Henry, une des "premières intentions" d'Hervé Renard
La rappeler "faisait partie de mes première intentions", a expliqué Renard en conférence de presse. Avec ses 93 sélections, ce visage emblématique de l'équipe de France des années 2010 fait partie de la liste préliminaire de 26 joueuses dévoilée mardi par Hervé Renard dans les locaux de l'équipementier des Bleues. Elle va maintenant devoir prouver à son coach qu'elle mérite sa place dans la liste finale de 23 joueuses, attendue par la Fifa le 10 juillet.
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Car Henry n'a pas joué le moindre match depuis début mars, d'abord à cause d'une blessure, puis en raison d'un arrêt maladie pris "pour raisons personnelles" dans l'attente de son passage de Lyon à Angel City, franchise californienne qu'elle vient de rejoindre. "Tout semble résolu, on l'a accompagnée de façon très suivie pour qu'elle soit apte", a prévenu Renard. Engagé pour apaiser la sélection après plusieurs années de soubresauts et une fronde des joueuses ayant abouti au départ de Diacre en mars, il a donné le top départ à la première de ses deux missions. Il s'agit du Mondial 2023 en Océanie, où les Bleues rêveront cet été d'un premier titre international à un an des Jeux olympiques de Paris.
Un pari sur l'expérience
Après deux mois en poste et deux matches joués en avril, ce passionné des grandes compétitions - il a déjà disputé le Mondial masculin fin 2022 avec l'Arabie saoudite - a clairement choisi de miser sur l'expérience pour son aventure de l'autre côté du globe. Il a construit son équipe autour d'une trentenaire par ligne: Henry au milieu, la capitaine Wendie Renard (32 ans, 144 sélections) en défense et une autre revenante en attaque, Eugénie Le Sommer, rappelée avec succès au mois d'avril.
À 34 ans, la meilleure buteuse de l'histoire des Bleues (88 buts) disputera comme Wendie Renard sa quatrième Coupe du monde et risque d'avoir de grosses responsabilités offensives, en l'absence sur blessure de deux atouts majeurs de l'attaque tricolore. La buteuse vedette Marie-Antoinette Katoto et l'ailière Delphine Cascarino ont en effet déclaré forfait, touchées au genou comme la défenseure Griedge Mbock.
Sans surprise, Renard a également appelé la meilleure buteuse de la saison de D1, Kadidiatou Diani. La Parisienne (28 ans) souffre depuis la fin mars d'une épaule mais elle doit retrouver les terrains durant le stage de préparation qui démarre le 20 juin au centre d'entraînement de Clairefontaine.
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Sans Kheira Hamraoui
Après une saison prolifique (17 buts en D1), elle sera l'arme offensive numéro 1 des Bleues en Australie, contre la Jamaïque (le 23 juillet), le Brésil (29 juillet) et le Panama (2 août) dans le groupe F. Pour compléter l'attaque tricolore, Hervé Renard a réservé une petite surprise en laissant de côté la prometteuse Sandy Baltimore (23 ans), qui paye sa saison en demi-teinte au PSG. Cela profite à Naomie Feller (21 ans) et à la seule novice de la liste, Vicki Becho (19 ans, Lyon), qui se voit offrir une chance inespérée de briller aux yeux du sélectionneur pour figurer dans les 23.
Dans sa recherche de profils expérimentés, Renard a également fait confiance à Viviane Asseyi (29 ans) et surtout Amel Majri (30 ans), qui devrait voyager en Australie avec sa fille née en juillet 2022, une première chez les Bleues. Comme en avril, le charismatique entraîneur a en revanche écarté Kheira Hamraoui, pourtant revenue sous Diacre malgré les relations glaciales qu'elle entretient avec certaines joueuses au PSG, dont Diani. Deux autres Parisiennes lui ont été préférées au milieu : Oriane Jean-François (21 ans) et Laurina Fazer (19 ans). Une touche de jeunesse au coeur d'une liste assez "vintage".