Une victoire laborieuse… et heureuse. L'équipe de France a difficilement battu le Nigeria (1-0) pour assurer la première place de son groupe, grâce à un penalty litigieux accordé en fin de match, et retiré, lundi soir, à Rennes. Mais cette troisième victoire au premier tour de la Coupe du monde ne manque pas de soulever de nombreuses interrogations. Sur l'arbitrage vidéo d'abord, qui a permis aux Françaises de remporter, à l'arrachée, un match qu'elles n'auraient peut-être pas dû gagner. Sur le niveau des Bleues, ensuite, inoffensives pendant une grande partie de la rencontre et incapables de développer leur jeu. Sur la suite de la compétition, enfin, avec un huitième de finale qui pourrait s'annoncer plus compliqué qu'attendu.
Renard et la VAR, une drôle d'histoire
Seul un coup du sort pouvait permettre à l'équipe de France de sauver son indigente prestation du soir. Elle en a bénéficié en deux temps, après un double recours à l'arbitrage vidéo. La premier acte s'est joué à la 73e minute, suite à une faute dans la surface sur Viviane Asseyi. Après consultation de la VAR, l'arbitre hondurienne, Melissa Borjas, a logiquement accordé un penalty aux Bleues, avant d'infliger un deuxième carton jaune, synonyme d'expulsion, à la défenseuse nigériane Ngozi Ebere. Wendie Renard s'est alors élancée pour tirer… sur le poteau (76e) ! Après son improbable but contre son camp face à la Norvège (2-1), la défenseuse de Lyon était une nouvelle fois malheureuses. Les joueuses nigérianes, folles de joie, pouvaient se congratuler.
Sauf que, une minute plus tard, l'arbitre a fait retirer le penalty après un nouveau recours à l'arbitrage vidéo. La raison ? La gardienne nigériane, Chiamaka Nnadozie, s'est rendue "coupable" d'avoir avancé de quelques centimètres devant sa ligne... Folles de rage, les Nigérianes pouvaient s'estimer lésées par cette application très, très stricte du règlement. Wendie Renard, elle, ne se faisait pas prier pour envoyer une lourde frappe dans les filets adverses (1-0, 79e sp) et inscrire au passage son troisième but de la compétition, après son doublé contre la Corée du Sud (4-0).
Une prestation indigente
Jusqu'à ces cinq minutes rocambolesques, les 29.000 spectateurs du Roazhon Park n'avaient presque rien eu à se mettre sous la dent. Pendant plus de 70 minutes, la rencontre s'est résumée à une succession de passes ratées, sur un tout petit rythme, entre une équipe de France qui monopolisait la balle, sans rien en faire, et des Nigérianes recroquevillées en défense.
Certes, les Bleues ont montré du mieux en début de seconde période. Mais comme un symbole, la milieu offensive Gaëtane Thiney a totalement dévissé sa frappe sur un centre en retrait, alors que le but était grand ouvert (58e), sur l'une des rares occasions françaises.
Si ce France-Nigeria a été bel et bien raté, une tout autre compétition débute désormais pour les filles de Corinne Diacre. Elles ont désormais rendez-vous avec les matches à élimination directe, où les grandes joueuses et les grandes équipes se révèlent. Ça tombe bien : elles ont de grandes chances d'affronter dimanche en huitièmes de finale le Brésil ou l'Australie, deux grandes nations du foot féminin. On va vite savoir ce que ces Bleues-là ont dans le ventre.