La France a-t-elle une chance de déjouer les pronostics et de se qualifier pour les demi-finales de "son" Mondial aux dépens des États-Unis ? Vendredi soir, sur la pelouse du Parc des Princes (21 heures), les Bleues ne sont en effet pas favorites à l'heure de défier la meilleure nation mondiale, championne du monde en titre, qui compte dans ses rangs plusieurs joueuses qui sont des stars dans leur pays. Présentation de quatre de ses joueuses clés.
Alex Morgan, la superstar
Plus encore qu'Ada Hegerberg, dernier Ballon d'Or, Alex Morgan est la plus grande star du football mondial à l'heure actuelle chez les femmes. Au cours de sa carrière, l'attaquante de l'Orlando Pride a inscrit 106 buts en 165 sélections et presque tout gagné : la Coupe du monde, la médaille d'or aux JO, le championnat américain et le championnat de France lors de son passage médiatisé à l'Olympique lyonnais (2026-2017).
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Suivie par plus de 13 millions de personnes sur les réseaux sociaux, elle est devenue une véritable icône du sport féminin aux États-Unis et n'hésite pas à s'en servir pour mener divers combats, comme celui pour l'égalité des salaires entre footballeuses et footballeurs américains. Mais à presque 30 ans (elle les aura mardi prochain), Alex Morgan veut d'abord retrouver le chemin des filets contre la France, elle qui n'a plus marqué depuis son quintuplé inaugural contre la Thaïlande (13-0).
Megan Rapinoe, la militante
Si Alex Morgan s'est battue pour l'égalité des salaires entre hommes et femmes auprès de sa fédération, Megan Rapinoe est le véritable visage militant de cette sélection américaine. À 34 ans, elle s'est fait connaître aux yeux du monde entier en mettant un genou à terre lors de l'hymne américain en 2016, geste initié par le joueur de football américain Colin Kaepernick.
Depuis, face aux critiques venues de sa fédération, elle reste debout pendant le Star-Spangled Banner mais refuse de chanter, notamment pour défendre sa condition de femme lesbienne aux États-Unis (elle a fait son coming-out en 2012). Récemment, elle s'est attiré les foudres de Donald Trump en indiquant qu'elle ne se rendrait pas à "la p***** de Maison-Blanche" en cas de victoire.
....invited Megan or the team, but I am now inviting the TEAM, win or lose. Megan should never disrespect our Country, the White House, or our Flag, especially since so much has been done for her & the team. Be proud of the Flag that you wear. The USA is doing GREAT!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 26 juin 2019
Très revendicative, Megan Rapinoe n'en reste pas moins l'un des meilleurs atouts offensifs des États-Unis. Sur son côté gauche, la capitaine adresse des centres précis à ses coéquipières, une qualité qui s'est révélée être une arme lors des quatre premières rencontres (trois passes décisives et trois buts, dont deux sur penalty).
Carli Lloyd, l'expérimentée
Peut-on avoir une influence décisive sur son équipe lorsqu'on est régulièrement remplaçante ? Pour Carli Lloyd, c'est oui : l'attaquante axiale est l'une des Américaines les plus en vue depuis le début du Mondial, en démarrant pourtant les matches sur le banc. Cela devrait aussi être le cas lors de France-États-Unis, vendredi soir.
>> JOURNÉE SPÉCIALE - Mathieu Belliard et son équipe seront en direct du Parc des Princes, de 17h à 20h, avant la soirée spéciale animée par Lionel Rosso, jusqu'à 23h
Avec 277 sélections et 113 buts, dont trois dans ce Mondial, Carli Lloyd, 36 ans, continue de construire sa légende, bâtie autour de deux sacres olympiques (2008 et 2012), deux sacres de meilleure joueuse de l'année (2015, 2016) et une Coupe du monde remportée en 2015 avec un triplé en finale face au Japon (5-2).
Lindsey Horan, l'espoir
C'est peut-être la plus Française de toute la sélection américaine : Lindsey Horan a débarqué au Paris Saint-Germain, en 2012, lorsqu'elle n'avait que 18 ans. En France, pendant trois saisons et demie, la milieu de terrain a beaucoup joué (76 matches) et beaucoup marqué (54 buts). "Aller à Paris est probablement l'une des meilleures choses qui me soient arrivées. Je n'étais pas la même quand je suis repartie", confiait-elle à L'Équipe, mi-juin.
L'apprentissage a continué à son retour aux États-Unis, où elle est devenue la meilleure joueuse du championnat, en 2018, avec les Portland Thorns. C'est là, notamment, qu'a joué la capitaine des Bleues Amandine Henry, de mars 2016 à octobre 2017. Un an et demi plus tard, les deux joueuses vont se retrouver au Parc des Princes, vendredi soir.