Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé mardi des actes racistes "ignobles" contre les joueurs noirs de l'équipe d'Angleterre lors d'un match de qualification à l'Euro 2020 à Sofia (6-0 pour l'Angleterre), appelant à des "punitions fermes", a indiqué Downing Street. "Le racisme que nous avons vu et entendu hier soir (lundi soir) était ignoble et n'a aucune place dans le football", a déclaré un porte-parole de Downing Street. "Nous soutenons les appels de la fédération de football en faveur d'une enquête urgente suivie de punitions fermes", a-t-il ajouté."L'UEFA doit regarder les faits. Cette tâche sur le football n'est pas traitée de manière adéquate. Il faut débarrasser une fois pour toute le football du racisme et de la discrimination", a-t-il insisté.
La fédération anglaise demande une "enquête urgente"
Une frange du public présent dans le stade Vassil-Levski à Sofia s'en est pris verbalement aux joueurs noirs de l'équipe d'Angleterre : le défenseur Tyrone Mings et les attaquants Marcus Rashford et Raheem Sterling. Le stade Vassil-Levski était déjà frappé d'un huis-clos partiel pour ce match en raison d'insultes racistes contre le Kosovo en juin.
Dès lundi soir, la Fédération anglaise avait demandé à l'UEFA une "enquête urgente", rappelant que "ce n'est pas la première fois que [ses] joueurs sont visés par ce type d'insultes".
Le président de la fédération bulgare démissionne
La fédération bulgare a, quant à elle, exclu mardi la démission de son président, mis en cause après ces cris racistes. Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov avait réclamé la "démission immédiate" du président de la fédération, Borislav Mihaylov, qui a quitté le stade avant la fin du match, lundi soir, sans dénoncer les chants racistes et les gestes nazis ayant émaillé la rencontre. "Il est inadmissible que la Bulgarie, l'un des pays les plus tolérants du monde soit associée à la xénophobie, alors que des personnes d'ethnies et de religions différentes y vivent ensemble en paix", a écrit sur sa page Facebook le chef du gouvernement suite à cette rencontre perdue par son pays (0-6).
Il a ordonné la rupture de tout lien, y compris financier, avec la fédération bulgare de football, suite à cette "honteuse défaite", jusqu'à ce que la démission de Borislav Mihaylov, soit effective. Depuis l'arrivée de ce dernier à la tête de la fédération en 2005, la Bulgarie ne s'est qualifiée à aucun tournoi majeur. Mais Hristo Zapryanov, le porte-parole de la fédération bulgare de football, a répondu que cette dernière n'était pas responsable de ces débordements et que Borislav Mihaylov ne comptait aucunement remettre sa démission.
Finalement, mardi après-midi, le président de la fédération a présenté sa démission, peut-on lire sur le site de la fédération bulgare de football.