"Deschamps a cédé à la pression d'une partie raciste de la France." Les propos de Karim Benzema, qui barraient la Une du quotidien sportif espagnol Marca, peu avant le début de l'Euro 2016, ont marqué profondément Didier Deschamps. Et plus encore, et même s'il ne le dit pas ouvertement, l'inscription "raciste" qui avait été retrouvée sur sa maison dans le Finistère.
"Un point de non-retour". "Ça restera", a-t-il insisté, ému, au micro d'Europe 1, lors de la toute nouvelle émission "Face aux auditeurs", qui sera diffusée dimanche, dès 20 heures. "Et que certains puissent se permettre de tenir des discours qui amènent à des conséquences qui dépassent tout entendement, ça, je n'oublierai jamais, forcément. On vit avec, mais, à ce moment-là, j'ai considéré que la ligne blanche avait été franchie et quand on franchit la ligne blanche, il y a un point de non-retour."
Karim Benzema, qui avait été l'un des joueurs clés de la première période Deschamps, marquée par un quart de finale au Mondial 2014, n'a plus été sélectionné depuis l'automne 2015 et l'affaire de la "sextape" de son ancien coéquipier chez les Bleus, Mathieu Valbuena. Éric Cantona, qui a côtoyé Didier Deschamps chez les Bleus, avait également accusé le sélectionneur d'avoir écarté Karim Benzema mais aussi Hatem Ben Arfa en raison de leurs origines "nord-africaines". Fin 2017, Samir Nasri, plus sélectionné depuis novembre 2013, avait lui aussi sous-entendu que certains choix de Didier Deschamps pouvaient être dictés par les "origines" des joueurs.
"Je sélectionne des joueurs français, ils sont tous français et ça ne m'est jamais arrivé de ne pas sélectionner quelqu'un pour des raisons de couleur ou de religion", a rappelé avec insistance le patron des Bleus sur Europe 1. "Et, dans l'autre sens, ça ne m'arrivera pas de sélectionner quelqu'un sur ces mêmes critères, parce que ce serait aussi grave, si ce n'est pire."
Retrouvez l'intégralité de l'émission "Didier Deschamps face aux auditeurs d'Europe 1" dimanche, dès 20 heures.