Le tribunal de commerce de Nanterre a autorisé vendredi Canal+ à suspendre le contrat de sous-licence avec beIN sports et à interrompre ses paiements pour la diffusion de deux matches de Ligue 1, de sources proches des diffuseurs. A deux semaines de la reprise du championnat, le tribunal a toutefois dit que ces paiements devaient reprendre si la chaîne qatarie engageait des poursuites contre la Ligue de football professionnelle (LFP), ce que Canal+ avait demandé en vain, a précisé une des sources.
"Le chaos continue"
C'est beIN qui a acquis en 2018 pour 332 millions d'euros auprès de la LFP les droits de diffusion de ces deux matches par journée, le lot 3, qu'elle a sous-licencié pour la même somme à Canal+ qui est censé les diffuser. Mais depuis la mi-juin et l'attribution de 80% des matches de L1 à Amazon pour 250 millions d'euros, Canal+, qui refuse de débourser 332 millions d'euros pour seulement deux matches par journée, veut se retirer de la L1. Après avoir envoyé un courrier à beIN Sports le 13 juillet lui expliquant vouloir suspendre son contrat de sous-licence, Canal+ a dans le même temps refusé de payer la première traite de la saison de près de 500.000 euros du contrat avec beIN.
Une entorse que beIN n'a pas laissé passer en assignant deux jours plus tard Canal+ en référé devant le tribunal de commerce de Nanterre. Mais la justice a donc estimé que beIN devait engager des poursuites contre la LFP comme le lui avait demandé Canal+. "C'est quelque chose auquel le groupe (beIN) réfléchit", a assuré une de ces sources. "Car si beIN attaque la LFP, Canal+ sera dans l'obligation de payer et de diffuser les matches", détaille-t-elle, avant de conclure : "Le chaos continue".