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avec AFP , modifié à
Le diffuseur Mediapro, désireux de renégocier le montant des droits TV du football français pour "cette saison", a réaffirmé mercredi sa volonté de discuter avec la Ligue de football professionnel (LFP), tout en faisant le point sur son parc d'abonnés.

Le diffuseur Mediapro, désireux de renégocier le montant des droits TV du football français pour "cette saison", a réaffirmé mercredi sa volonté de discuter avec la Ligue de football professionnel (LFP) "sans remettre en cause l'engagement" pris au moment de l'appel d'offres en 2018.

"Personne ne pouvait prévoir les effets économiques et sociaux du Covid. Ça nous amène à voir avec la LFP comment nous adapter à cette situation, sans remettre en cause l'engagement qu'on avait pris en avril 2018" au moment de l'appel d'offres, a déclaré en conférence de presse Jaume Roures, le patron du groupe sino-espagnol, disant croire que son groupe, dont la solvabilité fait débat, pourrait "s'en sortir". "Le contrat est là pour durer, nous avons cette volonté. La seule chose qu'on a demandée, c'est d'adapter les choses pour cette saison", a-t-il fait valoir.

"Cet appel d'offres n'était pas surpayé"

Mediapro, diffuseur principal de la L1 et la L2 pour plus de 800 millions d'euros par saison sur quatre ans, n'a pas versé les 172 millions d'euros de traite dues début octobre aux clubs français. Selon la LFP, le groupe sino-espagnol a engagé auprès du tribunal de commerce de Nanterre une procédure de médiation, qui permet aux entreprises de négocier avec leurs créanciers. "Nous avons beaucoup de confiance en le processus de conciliation. Ça va durer plusieurs semaines. Je crois qu'on a tous les atouts pour trouver des solutions raisonnables. Le contrat est là pour durer, il faut pas l'oublier", a insisté Jaume Roures.

La décision de Mediapro de ne pas honorer son échéance en octobre a provoqué une déflagration dans les clubs français, pour qui les droits TV représentent un tiers de leurs revenus en moyenne. Les clubs craignent que le milliard annuel promis jusqu'en 2024 - 1,2 milliard d'euros en tout, dont près de 800 millions d'euros pour Mediapro - soit revu à la baisse, sous la pression du groupe sino-espagnol. "Cet appel d'offres n'était pas surpayé. Ce n'était pas surpayé en comparaison avec les autres ligues européennes. 780 millions d'euros, c'était et c'est un prix correct", a insisté Roures. "On croit qu'on a une base d'abonnés. La chaîne est au niveau où elle doit être. Je ne peux pas penser ou croire qu'on ne va pas s'en sortir", a encore dit l'Espagnol.

"Nos actionnaires, chinois, anglais, catalans sont là pour soutenir Mediapro"

"Mediapro, ce n'est pas quatre mecs dans une chambre. On a un chiffre d'affaires de presque deux milliards", a-t-il continué, en réponse aux doutes autour de Joye Media, la holding espagnole propriétaire de Mediapro, et de son actionnaire majoritaire chinois, le fonds Orient Hontai Capital. "On a importé du capital, on cherche du financement. On est suffisamment important pour avoir tout ce type de forces derrière. Nos actionnaires, chinois, anglais, catalans sont là pour soutenir Mediapro", a-t-il assuré.

Mediapro revendique "autour de 600.000 abonnés"

Le diffuseur Mediapro a répondu mercredi aux critiques sur son modèle financier, revendiquant "autour de 600.000 abonnés" pour sa chaîne Téléfoot lancée en août, pour un objectif affiché de 3,5 millions d'abonnés à terme. "Nous avons en ce moment autour de 600.000 abonnés, sans connaître tous les abonnements des opérateurs", a dit en conférence de presse le patron de Mediapro Jaume Roures, alors que Le Canard Enchaîné du 14 octobre avait évoqué seulement 278.000 abonnés. "Jamais nous n'avons dit que nous aurons 3 millions d'abonnés la première saison."