Internationale française entre 2008 et 2018 mais également ex-joueuse du PSG ou encore de l'Olympique lyonnais, Jessica Houara, aujourd'hui consultante pour Canal+, a réagi à la prise de recul sur l'équipe de France de la part de Wendie Renard, imité ensuite par Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto. Les mots choisis par les joueuses mettent en cause la sélectionneuse Corinne Diacre et son staff : "Plus en adéquation avec le management", ou encore "je ne peux plus cautionner le système actuel, bien loin des exigences requises par le haut niveau".
"Un sentiment d'impuissance"
D'abord, Jessica Houara salue "une décision forte" de la part de Wendie Renard et "frappante, car c'est la deuxième capitaine sous le mandat de Corinne Diacre qui donne son avis" (NDLR : Amandine Henry avait déjà fustigé la sélectionneuse en 2020, alors qu'elle n'avait pas été retenue dans le groupe bleu.) "Il doit se passer pas mal de choses depuis plusieurs années. J'ai été assez étonnée de la décision de Wendie (Renard). Elle tient fortement au maillot bleu. C'est un choix très fort donc il doit se passer des choses qui ne doivent pas lui convenir.
"Elle veut que son mental aille bien. C'es très triste surtout à quelques mois de la Coupe du monde, ce n'est pas la meilleure préparation. Il y a un vrai problème", souligne-t-elle. Il y a, dans ces communiqués, comme un sentiment d'impuissance et une obligation de faire des choix à contre cœur pour être entendu : "Connaissant Wendie, c'est quelqu'un qui n'aime pas faire de grandes esclandres. C'est pareil pour 'Kadi' (Kadidiatou Diani, NDLR) et Marie-Antoinette. Il se passe quelque chose et elles ne se sentent pas écoutées à la fédération et plus haut. Elles ont l'impression que c'est le seul moyen de faire bouger les choses. C'est vraiment dommage d'en arriver là."
"Elles sont toutes les trois d'accord sur le sujet"
L'ancienne internationale l'assure, aucune concertation entre les trois intéressées n'a eu lieu au moment de prendre la décision de se retirer de l'équipe : "Pour avoir discuté avec Marie-Antoinette Katoto, elle a pris la décision une fois que Wendie l'a fait car elle était d'accord avec sa capitaine. Ce n'était pas une décision collégiale. Les trois sont d'accord sur le sujet."
Au moment d'évoquer l'avenir de la sélectionneuse et l'évolution prochaine de la situation, la consultante pour Canal+ est restée évasive : "C'est compliqué quand on est pas à l'intérieur de la sélection et qu'on ne sait pas exactement ce qu'il se passe. Ce qui est certain, c'est qu'il y a un vrai gros problème, sachant qu'il y avait déjà eu des précédents. Mais là, il y a ces trois joueuses emblématiques de l'équipe de France. On pensait que ça s'était apaisé mais finalement pas du tout. Ça ne peut pas continuer comme ça, dans cette ambiance. Notre équipe de France a besoin de sérénité surtout avant les grandes compétitions. Il faut prendre des décisions, que les choses bougent et notamment à la fédération par rapport à cette équipe de France féminine. Sinon, on va droit dans le mur."
Les Bleues se retrouvent orphelines de leur capitaine aux 141 sélections, mais également de deux de leurs plus grands talents offensifs. Pour le moment, aucune autre joueuse n'a rejoint ce mouvement de protestation. La Coupe du monde approche, elle se jouera en juillet et août 2023 en Nouvelle-Zélande et en Australie. Pour espérer y voir Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, il faudra vraisemblablement que Corinne Diacre s'en aille. Dans le cas contraire, l'équipe de France sera privée de certaines de ses meilleures joueuses.