Les handballeurs français ont été couronnés champions d'Europe pour la quatrième fois en venant à bout du Danemark (33-31) après prolongation de la finale de l'Euro à Cologne dimanche, dix ans après leur dernier titre continental. À six mois des Jeux olympiques de Paris 2024, la bande de Nikola Karabatic prend sa revanche du Mondial 2023 enlevé en finale par les Danois.
"C'est magique", savoure Ludovic Fabregas
Passée une décennie d'attente, les Bleus n'étaient plus à dix minutes près. Les Français en sont donc passés par une prolongation, arrachée sur le même score qu'en demi-finale face à la Suède (27-27). "On gagne cet Euro, une compétition qu'on n'avait pas gagnée depuis dix ans", a savouré Ludovic Fabregas au micro de BeIN Sports. "C'est magique (...) On est souvent derrière mais jamais trop décrochés. On a su tenir, on a su faire preuve de mental. L'équipe a su tenir, et aller en prolongation. (...) On a assumé nos responsabilités. C'est une victoire d'équipe"
Il restait 30 secondes avant la fin temps réglementaire quand Ludovic Fabregas s'est retourné pour fouetter les filets et porter les siens un peu plus loin dans cette finale mal embarquée. Un autre de ses coups de poignet a envoyé la bande de Nikola Karabatic au contact (29-29) à la mi-temps de la prolongation avec la possession à venir.
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Dika Mem, réveillé par la sortie de Nielsen, a signé ses premiers buts pour propulser les Bleus vers le titre européen. Le dernier trophée qu'il manquait à la génération d'après les Experts, la sienne et celle de Nedim Remili ou Ludovic Fabregas, déjà champions olympiques (2021) et du monde (2017).
"On arrive à trouver des ressources alors qu'on est malmené", analyse le sélectionneur
Ces Bleus, qui en ont "marre d'être deuxièmes, troisièmes ou encore quatrièmes" et venus outre-Rhin "pour gagner", répétait le vorace Remili, ont enfin escaladé la dernière marche. Seul le titre olympique étant intervenu depuis sept ans et le sacre mondial de 2017. "C'est un truc de ouf. Je m'en souviendrai toute ma vie. Je ressens de la joie, de tout. Tout ce qui se passe depuis six mois, souffle Samir Bellahcene sur BeIN Sports, qui a éprouvé sa première sélection il y a moins d'un an. C'est une récompense. J'espère qu'il y en aura d'autres."
Côté Danois, leur gardien granitique Emil Nielsen (15 arrêts), l'impassibilité de Mikkel Hansen (9 buts) sur penalties et la magie de Mathias Gidsel (8/8) ont longtemps fait douter les Bleus. Mais ils n'ont jamais plié, comme depuis le début de l'Euro, ni face à eux ni face à la vague vermillon recouvrant la Kölnarena, la frontière étant à moins de six heures de voiture comme l'ont rappelé tout le week-end les nombreuses plaques minéralogiques siglées "DK" vues en ville.
"C'est énorme ce qui vient de se passer, ça a été un combat de fous, un combat de titans", lâche le sélectionneur Guillaume Gille. "On arrive à trouver des ressources alors qu'on est malmené, et on trouve la lumière dans cette prolongation qui a été étouffante." Il s'en est fallu de peu pour que Nielsen sonne le glas : le dernier rempart danois a refoulé les tireurs français. Mur marmoréen de cet Euro (40% de tirs stoppés), Emil Nielsen a été lancé d'entrée et privilégié au monument Niklas Landin, ses 272 sélections et ses deux médailles olympiques dans un pari payant du sélectionneur Nikolaj Jacobsen.
Et ce n'est sans doute pas un hasard si le mieux bleu est intervenu avec la sortie du Barcelonais, qui avait plongé dans l'échec le Français Dika Mem (0/5) et l'entrée de Niklas Landin (3 arrêts, 25%).