Les Bleues ont encore vu leur rêve de titre s'envoler, terrassées par des Allemandes (2-1) plus efficaces et portées par l'élan de leur histoire, mercredi en demi-finale de l'Euro à Milton Keynes, un nouveau balbutiement ou un contretemps pour une génération talentueuse. Sonnées, les mains sur les hanches, les Françaises avaient la tête basse au coup de sifflet final, au moment où les Allemandes ont laissé éclater leur joie, les bras en l'air.
L'aventure de nos Bleues s'arrête ici
— Equipe de France Féminine (@equipedefranceF) July 27, 2022
Félicitations pour ce beau parcours
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Objectif atteint selon le président de la FFF
L'équipe de France échoue aux portes de la finale, comme au Mondial-2011 en Allemagne et aux JO-2012 à Londres, et elle va ramener ses regrets à la maison, après avoir déjoué dans le jeu et déchanté dans ses ambitions. Dimanche (18h00) à Wembley, le choc s'annonce passionnant entre des Allemandes conquérantes et des Lionnesses déchaînées, portées par leurs supporters et leur victoire nette et sans bavure contre les Suédoises (4-0), mardi lors de la première demi-finale.
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Les Bleues, elles, chutent de haut et elles doivent reporter leurs espoirs sur les tournois à venir: la Coupe du monde 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande, les Jeux olympiques 2024 à Paris et l'Euro-2025, que la Fédération française de football aimerait organiser. Son président Noël Le Graët avait fixé le "dernier carré" comme l'objectif à atteindre pour la sélectionneuse Corinne Diacre, dont le contrat arrive à échéance, et sa parole sera forcément attendue dans les heures à venir.
La coach tricolore a toutefois tenu à saluer ses joueuses au micro de Canal + : "Il nous a manqué ce petit brin de réussite face aux buts mais je suis très fière de mes joueuses. Je suis déçue de les voir déçues, elles ont tout donné ce soir et ça c'était important".
Des Françaises dangereuses
Dans un sommet d'intensité, accroché et tendu, les partenaires de Wendie Renard ont toutefois souffert comme rarement face à la défense compacte et au milieu coriace des Allemandes, fluides dans les transitions, habiles dans les déviations et dangereuses sur coups de pied arrêtés.
La gardienne Pauline Peyraud-Magnin a pris des coups et sauvé la mise à plusieurs reprises, notamment sur une superbe envolée après un coup franc direct d'Alexandra Popp (22e). Elle n'a rien pu faire, en revanche, quand l'attaquante de Wolfsburg a surgi devant Eve Perisset pour catapulter le ballon au fond de ses filets (40e, 1-0).
Renard a rameuté ses troupes, en cercle, pour tenter de sonner la révolte. Et celle-ci est venue du pied droit de Kadidiatou Diani. L'ailière du PSG a tiré un missile, repoussé par le poteau, mais entré dans la cage de Merle Frohms avec l'aide du dos de la gardienne (44e, 1-1)
Des Bleues fatiguées
Les Françaises ont retrouvé du tonus et un peu plus de maîtrise en seconde période, bien aidées par les entrées des jokers Clara Mateo et Selma Bacha, déjà très en vue lors du quart de finale remporté en prolongation face aux Pays-Bas (1-0 a.p.), championnes sortantes. À 21 ans, la seconde a encore montré qu'elle était bien plus qu'une remplaçante. Frohms a boxé une première tentative (63e) de la Lyonnaise, qui a réalisé une superbe reprise de peu à côté (79e) et trouvé sur corner la tête de Renard (64e), repoussée par la gardienne.
Las, l'Allemagne n'a de son côté pas laissé passer sa chance. L'inoxydable Popp a puni les Bleues d'une tête rageuse (76e), validée après recours à l'assistance vidéo. Avec son attaquante, l'Allemagne peut rêver de remonter sur le toit de l'Europe. La Frauen-Nationalmannschaft a abandonné son trône en 2017, éliminée en quarts après avoir remporté les six éditions précédentes.