Au terme d'une course d'abord stoppée au 3e tour pendant deux heures en raison des conditions météorologiques et de deux abandons, Verstappen (Red Bull) a passé la ligne devant Charles Leclerc (Ferrari) et son coéquipier mexicain Sergio Pérez, sans savoir qu'il était champion. Car juste après, Leclerc, deuxième du Championnat avant la manche japonaise, a été pénalisé de cinq secondes pour avoir coupé un virage et "gagné un avantage" contre Pérez qui le pourchassait. Le pilote monégasque a perdu sa 2e place au profit de Pérez et ce changement a permis au Néerlandais de 25 ans d'être titré, comme en 2021. Au début, lui-même n'y a pas cru et il s'est d'abord félicité de sa victoire, avant de se projeter sur le prochain Grand Prix pour viser le titre mondial.
"Je ne pensais pas avoir gagné le titre", a expliqué Verstappen dont le premier sacre mondial avait déjà eu lieu dans des conditions rocambolesques lors du dernier tour de la dernière course en 2021, à Abou Dhabi.
"Le deuxième titre est plus beau"
"C'est fou, mes sentiments sont partagés", a réagi "Mad Max" qui entre dans le cercle fermé des 17 pilotes multi-titrés au plus haut niveau mondial. "Le premier (titre) était plus émouvant, le deuxième est plus beau", a-t-il poursuivi. Verstappen compte désormais 113 points d'avance sur Pérez, qui passe 2e, et 114 points sur Leclerc. Il ne peut plus être rejoint car un maximum de 112 points restent à empocher lors des quatre dernières courses.
World Champion 2022!!!
— Max Verstappen (@Max33Verstappen) October 9, 2022
We’ve been absolutely on it, the whole year. A season where we had a difficult start but kept it cool, bounced back and never let go. pic.twitter.com/lRX9mj1siw
Le barème de points normal a en effet été appliqué dimanche, malgré une course interrompue pendant deux heures puis tronquée: les pilotes n'ont parcouru que 28 des 53 tours prévus, dans le délai maximum de trois heures après le départ, prévu par le règlement. Selon ce règlement, en cas de course "suspendue" et qui "ne peut être reprise", un barème de points différent s'applique: il faut plus de 75% de la distance prévue pour que tous les points soient attribués. Mais ce point du règlement n'était pas applicable dimanche car le Grand Prix a pu reprendre et se terminer, selon la direction de course.
"Je ne pensais pas être titré car je ne savais pas si j'allais avoir la totalité des points", a expliqué Verstappen en conférence de presse. Mattia Binotto, patron de l'écurie Ferrari, s'est lui-même dit "confus" et pensait que tous les points n'allaient pas être attribués à Verstappen (qui aurait alors remporté seulement 19 points et n'aurait pas été titré). Autre motif de confusion: certains pilotes n'ont pas su, sur la piste, s'ils parcouraient leur dernier tour. Et le drapeau à damier n'a pas été abaissé en premier devant Verstappen...
C'est le deuxième titre de Verstappen marqué par une certaine confusion: en 2021, au tout dernier GP, face à Lewis Hamilton, la fin de course, après la sortie de la voiture de sécurité, avait complètement redistribué les cartes. Cette année, il n'y a pas eu match et Verstappen a déjà remporté 12 courses sur 18: "Félicitations à Max, c'est un titre totalement mérité" a reconnu Leclerc. C'est devant des tribunes à guichets fermés, avec 90.000 fans, que le couronnement s'est déroulé, pour le premier GP du Japon depuis 2019, après deux saisons d'absence en raison de la pandémie.
Course chaotique
Parti en pole position, le Néerlandais a conservé la tête malgré le très bon envol et la tentative de dépassement de Leclerc. Mais la course a vite été arrêtée en raison des conditions et des abandons du Thaïlandais Alex Albon (Williams, moteur) et de l'Espagnol Carlos Sainz (Ferrari, accident). "J'étais surpris que le départ soit donné, c'était dangereux (...)", a réagi Albon sur Canal+.
À ce moment-là, le Français Pierre Gasly (AlphaTauri) a vu en piste un engin de dépannage parti chercher la Ferrari de Sainz: "C'est inacceptable ! Comment c'est possible ? Je n'arrive pas à y croire", a-t-il réagi. Cet événement qualifié de "pire qu'inacceptable" par le directeur de l'écurie Alfa Romeo, Frédéric Vasseur, rappelle l'accident en 2014 du Français Jules Bianchi, ici-même au Japon.
Sous la pluie, Bianchi avait perdu le contrôle et sa monoplace s'était encastrée sous un engin de levage qui finissait d'évacuer une autre voiture. Il était mort en juillet 2015 en France, après plusieurs mois de coma. "Aucun respect pour la vie des pilotes, aucun respect pour la mémoire de Jules, incroyable", a écrit sur Instagram son père, Philippe Bianchi.