Une centaine de salariés d'Alpine ont protesté pacifiquement vendredi à Monza à l'occasion du GP d'Italie de Formule 1 pour dénoncer la fin programmée en 2026 de la fabrication en France du moteur des monoplaces de l'écurie franco-britannique, a constaté l'AFP. Les employés de l'usine de Viry-Châtillon, près de Paris, qui ont effectué un trajet d'une douzaine d'heures dans deux bus pour rejoindre le circuit italien, situé à côté de Milan (nord), ont pris place en bord de piste dans deux tribunes distinctes pour assister aux essais libres du Grand Prix d'Italie, 16e manche sur 24 de la saison de F1.
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"Sauver 50 ans de Formule 1 à la française"
Vêtus de T-shirt blanc barré du logo Alpine, un A fléché, et du slogan #ViryOnTrack, ils ont brandi une banderole demandant à les laisser poursuivre le développement du moteur 2026, qui fera la part belle à la partie électrique, et à "sauver 50 ans de Formule 1 à la française", avant de rappeler les 12 titres mondiaux des constructeurs obtenus par la marque Renault, propriétaire d'Alpine. "On a réussi à se montrer, à toucher les médias et on a réussi à relayer le communiqué publié jeudi. De mon point de vue, c'est une journée très positive, peut-être plus que ce que l'on espérait", a déclaré à l'AFP Patrick Gabaud, élu du Comité social et économique (CSE) du site de Viry-Châtillon (Essonne), qui avait fait le long déplacement à Monza.
"On a respecté l'état d'esprit de la mobilisation en étant très pacifique et on espère que cela aura un effet positif. Quoi qu'il arrive, ce voyage restera une belle aventure humaine qui nous soude et nous servira dans nos liens quotidiens", a-t-il ajouté. Au total, 217 des 334 salariés du site de Viry-Châtillon, qui ont assuré avoir reçu le soutien de plusieurs politiques (maire, députée, président du Conseil départemental notamment), étaient par ailleurs en grève ce vendredi pour dénoncer la décision de Luca De Meo, le PDG de Renault, d'acheter à partir de 2026 un moteur pour les monoplaces Alpine de F1, probablement à Mercedes, plutôt que de continuer à le fabriquer.
"80% des collaborateurs qui pouvaient faire grève étaient en grève. On voulait faire passer un message de manière constructive et pacifique, et montrer à M. De Meo que le projet F1 2026 a sa place à Viry. Sans F1, il n'y a plus d'excellence technologique dans les compétences et on risque une fuite de nos talents", a expliqué à l'AFP Olivier Loret, secrétaire du CSE.
"On espère obtenir une réponse du PDG, qui n'a pour l'instant répondu à aucun de nos courriers, afin d'entamer un dialogue avec lui", a-t-il ajouté. Renault, qui conçoit et fabrique ses propres moteurs de F1 sur son site de Viry-Châtillon depuis 47 ans, avait informé fin juillet les représentants du personnel de son souhait de transformer cette usine, sans toutefois qu'il n'y ait de menace pour l'emploi. La décision finale devrait intervenir à partir du 30 septembre.