De l'amende à l'exclusion de la Ligue des Champions. C'est ce que risque le PSG dans le cadre du fair-play financier - qui prévoit qu'un club ne doit pas dépenser plus qu'il gagne - après ses transferts faramineux de l'été dernier : plus de 400 millions d'euros pour Neymar et Mbappé. L'UEFA doit décider vendredi si elle sanctionne ou non le club parisien. Du côté des dirigeants de l'actuel champion de France, on ne se fait pas trop d'illusions.
Récidive ? Les sanctions semblent inévitables, reste à savoir lesquelles. Car l'arsenal répressif de l'UEFA est large : de la grosse amende à l'exclusion de la Ligue des Champions, ce qui serait une catastrophe pour le PSG. Mais l'UEFA peut aussi décider d'un encadrement de la masse salariale du PSG ou encore lui interdire purement et simplement le recrutement de nouveaux joueurs. Et comme le club a déjà été sanctionné il y a quatre ans dans le cadre du fair-play financier à payer 60 millions d'euros d'amende, dont 40 millions d'euros avec sursis, les sanctions pourraient être beaucoup plus contraignantes si l'UEFA estime qu'il y a récidive.
" Quand bien même il y a eu calcul en se disant 'je prends Neymar et Mbappé et j'ai un retour sur investissement', ça a échoué "
Une hausse des revenus insuffisante. D'autant plus qu'après le transfert record de Neymar, l'un des dirigeants du PSG avait averti en interne, selon les informations d'Europe 1, que le club devait arrêter les frais. Mais sa mise en garde a été ignorée par le propriétaire qatari qui a ensuite recruté Kylian Mbappé pour 180 millions d'euros. Le recrutement du jeune prodige de 19 ans était donc une sorte de coup de poker : avec l'arrivée de Neymar, les dirigeants du PSG espéraient une augmentation très significative des revenus du club. Une hausse à même d'équilibrer les comptes et donc de satisfaire les commissaires du fair-play financier.
Les marques préfèrent signer avec Neymar qu'avec le PSG. "En novembre dernier, on parlait d'un contrat renégocié avec Nike qui aurait pu passer de 25 millions à 50 millions d'euros par an", explique l'économiste du sport Pierre Rondeau. "On parlait aussi d'un nouveau contrat sponsoring maillot à 50 millions qui est aussi au point mort. Quand bien même il y a eu calcul en se disant 'je prends Neymar et Mbappé et j'ai un retour sur investissement', ça a échoué", ajoute-t-il. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que Neymar pèse plus que le PSG tout entier : plusieurs économistes expliquent que la popularité du Brésilien est telle, que les marques préfèrent signer des contrats directement avec le joueur plutôt qu'avec son club. Et l'élimination prématurée cette saison en Ligue des Champions n'a rien arrangé.