Le rapport provisoire de la mission d'audit sur la Fédération française de football (FFF) a été transmis lundi aux dirigeants de l'instance, dont le président Noël Le Graët et la directrice générale Florence Hardouin, a-t-on appris de sources proches des instances. La mission d'audit de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), diligentée par le ministère des Sports à l'automne pour éclaircir les dysfonctionnements au sein de la FFF, entre dans une nouvelle phase : les dirigeants de la FFF ont désormais dix jours pour prendre connaissance des accusations formulées à leur encontre et y répondre.
Le contenu du rapport n'a pas filtré
Principaux destinataires de ce pré-rapport dont le contenu n'a pas filtré, Noël Le Graët, mis en retrait de ses fonctions, et Florence Hardouin, mise à pied, jouent sans doute leur avenir sur ces prochains jours, avant la publication du document définitif et contradictoire, attendue à la mi-février. Le premier a dû renoncer temporairement à ses fonctions le 11 janvier dans l'attente de cette parution, la seconde a été mise à pied le même jour par le comité exécutif de la "3F".
Après trois mois et demi d'enquête, les auditeurs de l'IGESR ont également transmis une version de ce pré-rapport à la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra et à Philippe Diallo, vice-président de la FFF qui en a pris les commandes par intérim après la mise en retrait de Le Graët. Jusque ici, le comité exécutif qu'il dirige a choisi d'attendre la publication du rapport d'audit définitif avant de prendre position sur le sort du président Le Graët.
Une période très délicate pour Le Graët
Sévèrement secoué depuis cinq mois par des enquêtes journalistiques, des témoignages de femmes l'accusant de comportements sexistes et inappropriés, ou par ses propres déclarations à l'emporte-pièce sur Zinédine Zidane, le dirigeant breton traverse la période la plus délicate de son mandat démarré en 2011. Même au sein de son "Comex", "NLG" (81 ans) apparaît isolé: plusieurs de ses proches ne l'imaginent plus reprendre les commandes de l'instance dans les prochaines semaines, surtout depuis l'ouverture mi-janvier d'une enquête le concernant pour harcèlement moral et sexuel.
De son côté, Florence Hardouin, aux méthodes managériales contestées, a été hospitalisée pour un infarctus peu après sa mise à pied et attend un entretien préalable à un licenciement fin février. Elle ne s'est pas exprimée depuis sa mise à pied, au contraire de Le Graët, qui a démenti les faits de harcèlement et fustigé une "enquête administrative manifestement à charge", dans un communiqué de ses avocates.