Angers-Monaco : les clubs s'étaient mis d'accord pour permettre la rupture du jeûne du ramadan pendant le match
Le match de Ligue 1 Angers-Monaco a été interrompu pour rompre le jeûne du ramadan, une première contre l’avis de la Fédération française de football (FFF). De son côté, l'UEFA a autorisé une pause pour cette cause lors de la rencontre Lille-Dortmund la semaine passée en Ligue des champions.
Une scène inédite. La rencontre de Ligue 1 de samedi soir dernier a été suspendue quelques instants pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne du ramadan des deux équipes Angers et Monaco. Pourtant, la Fédération française de football s’y oppose fermement pour respecter le principe de laïcité.
À la 13e minute du match, le capitaine s’est tenu la cuisse sans pour autant avoir subi de contact, ce qui provoque l’arrêt du match par l’arbitre pour permettre de soigner le joueur. Pendant ce temps, plusieurs joueurs en ont profité pour se désaltérer rapidement sur le bord du terrain, notamment des joueurs de confession musulmane afin de rompre le jeûne du ramadan.
Un non-respect de la laïcité pour la FFF
D’après DAZN, les dirigeants des deux formations auraient fait cette demande d'arrêt de match auprès des représentants de la Ligue qui auraient donné leur feu vert, ce qui est contraire au règlement de la FFF. La Fédération s'oppose à cette pause au nom du respect de la laïcité.
Une faute de l’arbitre ?
Said Chabane, président SCO d'Angers, affirme une entente entre les clubs pour permettre aux joueurs de s'arrêter quelques minutes.
"Les deux clubs, donc les deux team managers se sont mis d'accord pour le bien-être des joueurs. Et la question a été posée aux délégués et à l'arbitre qui ont donné leur accord et puis les choses sont faites de manière intelligente. Donc je ne vois pas pourquoi il y a cette polémique. On est dans un pays où le bien-vivre ensemble est important. Voilà, ça a duré une ou deux minutes et le match a repris tranquillement", a-t-il expliqué.
Le patron des arbitres de la fédération, Éric Borghini, estime de son côté que l'arbitre du match, Willy Delajod, n'est pas en faute si la rencontre a été interrompue, mais bien en raison de la blessure d'un joueur. "Le jeu est arrêté, si ça correspond au moment de la rupture du jeûne pour les musulmans, il a toujours été admis que, à ce moment-là, les joueurs pouvaient boire, manger un morceau, rompre le jeûne, mais ce n'est pas quelque chose qui a été voulu par l'arbitre. Pour la commission des arbitres et pour la direction de l'arbitrage, il n'y a pas de sujet", justifie Éric Borghini.
Or, à l’occasion des matchs de Ligue des champions, l'UEFA autorise les pauses pour rompre le jeûne du ramadan, ce qui avait été le cas lors de la rencontre Lille-Dortmund la semaine passée.