Fifa : Chuck Blazer au cœur du scandale

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© STEPHEN DUNN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Poursuivi par la justice américaine pour fraude fiscale, ce membre des hautes instances de la Fifa aurait été forcé par le FBI à porter un micro pour espionner les conversations des caciques du monde du ballon rond.

Un roman d'espionnage dans les coulisses du sport-business. Agent double, affaires d'écoutes, enquête fédérale et micro caché lors de réunions informelles. Vous ne débarquez pas en plein roman d'espionnage ou au beau milieu d'un thriller sur le trafic de drogue mais bien dans les coulisses de la Fifa. La fédération internationale de football, la plus puissante du monde du sport, tremble sur ses bases depuis que deux enquêtes distinctes, l'une du FBI pour corruption, l'autre de la justice suisse pour l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022, visent quatorze de ses membres les plus éminents.

Chuck Blazer, la taupe présumée. Pour inculper ces personnages haut placés (deux vice-présidents et cinq partenaires responsables du marketing ont été arrêtés), la justice américaine aurait eu recours à une "taupe", un proche des cadres dirigeants de la Fifa qui, muni d'un micro caché, aurait enregistré à leur insu les conversations des apparatchiks de la fédération et de ses partenaires. C'est du moins ce qu'avancent le New York Daily News et le Wall Street Journal, qui affirment connaître l'identité de cette "taupe" : il s'agirait de Chuck Blazer, sulfureux personnage au train de vie aussi dispendieux que son embonpoint est généreux.

Fraude fiscale et coup de pression. Passé par plusieurs postes de haut dirigeant dans le monde du football, le FBI et l'IRS (l'administration fiscale américaine) l'ont interpellé en novembre 2011. L'objet du délit ? Chuck Blazer n'a payé aucun impôt entre 1992 et 1998. Sans compter qu'il a aussi été convaincu d'avoir touché des commissions venues de la CONCACAF (la confédération nord-américaine de football, affiliée à la Fifa), dont il était alors le numéro 2, pour des millions de dollars. "On peut vous menotter maintenant et vous embarquer, ou vous pouvez coopérer", auraient proposé les fédéraux lors de l'intervention, raconte le New York Daily News dans son article.

Un micro-espion caché dans son porte-clés. Chuck Blazer se serait donc exécuté, acceptant de porter un micro-espion caché dans son porte-clés lors de réunions qu'il avait lui-même organisées avec ses collègues australien, hongrois et russe pendant les Jeux de Londres, à l'été 2012. Ce serait donc grâce à ces enregistrements recueillis par un "témoin" forcé que le FBI a pu interpeller mercredi plusieurs dirigeants de la Fifa à Zurich.