La mine sombre, le visage grave, Sepp Blatter a pris la parole jeudi en fin d'après-midi. "D'autres mauvaises nouvelles sont à venir", a mis en garde le président de la Fifa dans son discours d'ouverture du 65e congrès de la Fifa. "Nous sommes face à une époque très difficile pour la Fifa. Les événements d'hier (mercredi) ont assombri l'image de la Fifa. Ils ont apporté la honte et l'humiliation sur le football. Nous ne pouvons pas laisser l'image du football se détériorer ainsi. Il faut arrêter ça aujourd'hui, et tout de suite", a déclaré Sepp Blatter, au lendemain de la nouvelle tempête judiciaire qui touche la Fifa.
Pas possible de "contrôler" tout le monde. Le Suisse a rejeté toute responsabilité dans les affaires qui touchent l'instance du foot mondial. "Nous ne pouvons pas suivre les actions de tout le monde et les contrôler", a ainsi estimé le président de la Fifa. "Si effectivement des gens veulent faire des mauvaises actions, ils vont les cacher", a-t-il ajouté. "Mais c’est ma responsabilité de contrôler la réputation de la Fifa, et de trouver des solutions quand il y a des problèmes. Je ne vais pas laisser quelques personnes détruire le travail de toutes les personnes à la Fifa". En clair : même en pleine tempête, Blatter n'a aucune intention de rendre son tablier.
"Les personnes corrompues dans le football sont une minorité". "Les personnes corrompues dans le football sont une minorité", a tenu à nuancer le Suisse. "C’est notre responsabilité de les punir. Nous allons coopérer, afin que toutes les personnes qui ont fauté soient punies. Il n’y a pas de place pour la corruption à la Fifa. Mais il est nécessaire de restaurer la confiance dans notre organisation. Nous devons faire en sorte que tout le monde dans le foot soit responsable et se comporte avec éthique", a conclu le président de l'instance internationale, se posant en chevalier blanc face à la corruption qui ronge l'institution dont il est à la tête depuis 17 ans.
Blatter ne répond pas à Platini. Sepp Blatter n'a cependant pas répondu aux appels à sa démission. Peu avant la prise de parole du Suisse, Michel Platini a demandé au président de la Fifa de quitter son poste. L'ancien numéro 10 des Bleus a également appelé à voter en faveur du prince Ali, l'unique autre candidat à l'élection à la présidence de la Fifa, qui aura lieu vendredi. Depuis les révélations des soupçons de corruption, mercredi, les critiques s'abattent sur Joseph Blatter.