Sepp Blatter continue de régler ses comptes. Le président démissionnaire de la Fifa a vivement critiqué Michel Platini, qu'il accuse d'avoir mené l'instance internationale dans le mur. Et, au passage, il ne manque pas d'égratigner Nicolas Sarkozy, responsable, selon lui, d'avoir permis au Qatar de remporter l'organisation du Mondial 2022. Europe 1 revient sur les principaux passages de cette interview donnée mercredi à l'agence de presse russe Tass.
La volte-face de Platini pointée du doigt. "La Coupe du monde de football et le président de la Fifa ne sont qu'un ballon au milieu du jeu des grandes puissances", a insisté le Suisse de 79 ans, selon qui tout est parti de Michel Platini, le président de l'UEFA candidat à sa succession à la présidence de la Fifa. Revenant sur 2010 et la désignation de la Russie et du Qatar pour organiser les Mondiaux 2018 et 2022, Sepp Blatter accuse ainsi une nouvelle fois le patron du football européen d'avoir fait volte-face. "En 2010, nous avions pris une double décision : nous nous étions mis d'accord pour aller en Russie (...) Et en 2022, nous reviendrions aux Etats-Unis. Ainsi nous aurions les Coupes du monde dans les deux plus grandes puissances".
Un tacle appuyé à Nicolas Sarkozy. Mais, selon Sepp Blatter, tout a changé après "cette réunion entre (le président Nicolas) Sarkozy et le prince du Qatar (Tamim ben Hamad al Thani) qui dirige actuellement l'émirat", réunion suivie d'un déjeuner entre les deux dirigeants et Platini. Après cela, "lors du vote à bulletins secrets (pour désigner le pays hôte du Mondial 2022), quatre voix européennes ont lâché les Etats-Unis et le résultat a été de 14 (voix) à 8 (pour le Qatar)", poursuit-t-il. Si ces quatre voix n'avaient pas basculé, "cela aurait été 12 à 10 (pour les Etats-Unis). Et si les Etats-Unis avaient reçu ce Mondial, nous ne parlerions aujourd'hui que de cette merveilleuse Coupe du monde 2018 en Russie, et nous ne parlerions d'aucun problème à la Fifa", conclut le Suisse.
Michel Platini a été suspendu 90 jours, tout comme Sepp Blatter, par la commission d'éthique de la Fifa pour un paiement controversé de 1,8 million d'euros du second au premier en février 2011. La candidature du Français à la présidence de la Fifa est dans l'impasse, depuis cette sanction et depuis l'entrée en lice de son numéro 2 à l'UEFA, Gianni Infantino.