Scandale à la Fifa : Sepp Blatter dans l'oeil du cyclone

Sepp Blatter briguera un cinquième mandat à la tête de la Fifa, vendredi.
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VDM avec AFP , modifié à
SCANDALE - Alors que six hauts responsables de la Fifa sont soupçonnés de corruption, le "boss" du foot mondial Sepp Blatter est sous pression. 

Alors que la Fifa est au coeur d'un scandale retentissant, la pression est maximale sur Joseph Blatter. Président depuis 1998 et candidat à un cinquième mandat vendredi, il est brocardé par la presse mondiale, surveillé de près par ses sponsors, tandis que le scrutin est contesté par l'UEFA.  

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"Fin de match" pour Blatter ? La presse anglaise se déchaîne jeudi contre le patron du football mondial après la révélation-déflagration de deux procédures judiciaires concernant la Fifa, une impulsée par la justice américaine et l'autre par la justice suisse, pour corruption présumée à grande échelle. Les Unes du Royaume-Uni sont très dures, avec "Fin du match" ou encore "Le début de la fin" surplombant une photo du Suisse se tenant la tête entre ses deux mains. En Italie, la Gazzetta dello Sport écrit "Le système Blatter tremble". La France n'est pas en reste, avec "Fifa Nostra", reprenant l'imagerie de l'affiche du film "Le Parrain", pour Libération, tandis que L'Equipe titre sur "Le scandale de trop" avec un Edito intitulé "Pourriture".

Pour l'heure, Blatter a restreint ses apparitions publiques. Il était censé faire jeudi un discours d'ouverture d'un congrès médical de la Fifa à Zurich mais s'est finalement fait excuser en raison des "turbulences" actuelles autour de la Fifa.                  

L'UEFA dénonce "la farce" du scrutin. Michel Platini, président de l'UEFA, répète depuis un an que la Fifa a besoin "d'air frais", reprochant à Blatter de s'accrocher au pouvoir. Sa Confédération européenne, écoeurée par l'image de l'instance suprême avec ses démêlés judiciaires, à sorti la grosse artillerie mercredi soir, demandant le report du Congrès et de l'élection présidentielle, craignant dans le cas contraire une gigantesque "farce". Ce jeudi, l'UEFA doit réunir ses 54 fédérations membres comme il est de tradition pour préparer le Congrès, qu'il soit électif ou non. Les Européens pourraient saisir cette occasion pour lancer un nouveau message fort. Voire envisager un boycott du Congrès ?                 

Quelles sont les chances du Prince Ali ? Pour l'heure, le Congrès et l'élection présidentielle sont toujours prévus. Et certains, au sein même de l'UEFA, sont pessimistes. Le président de la fédération autrichienne ÖFB, Leo Windtner, a jugé à la télévision publique ORF "très probable" que le scrutin se tienne vendredi comme prévu et que Blatter soit réélu. L'Europe "n'a pas de majorité, peut-être n'arriverons-nous même pas à empêcher une majorité qualifiée des deux-tiers", a-t-il déclaré, rappelant que hors de la sphère UEFA beaucoup de fédérations étaient "très liées à Blatter". L'ÖFB a fait savoir qu'elle ne voterait pas pour Blatter, mais elle n'a pas encore précisé  à ce jour si elle voterait pour le challenger, le Prince Ali, 39 ans, soutenu ouvertement par Platini.

La base de l'élection est simple: 1 voix pour chacune des 209 fédérations. L'UEFA compte 54 membres mais ne dispose que de 53 voix, Gibraltar n'étant pas reconnu par la Fifa.

Les sponsors encouragent la Fifa à faire le ménage. La pression commence aussi à se faire sentir sur le porte-monnaie de la Fifa. Plusieurs entreprises multinationales, dont Nike, Adidas et Coca-Cola, associées au sponsoring de la Coupe du monde ont exhorté dès mercredi la Fifa à faire le ménage en son sein après l'inculpation de plusieurs de ses dirigeants pour corruption. Les cartes de crédit Visa, partenaire le plus virulent, sont allées jusqu'à menacer de se désengager.