C'est une finale de Coupe de France pas comme les autres. Vendredi soir - et non samedi, comme le veut l'usage -, le PSG et Saint-Etienne s'affronteront au Stade de France, après des mois sans matches en France, pour cause d'épidémie de coronavirus. "On a un sentiment un peu schizophrène", commente sur Europe 1 Vincent Duluc, grand reporter au journal L'Equipe. "On a envie que le foot reprenne, mais on n'a pas envie qu'il reprenne dans ces conditions-là, parce que ce n'est pas tout à fait le foot tel qu'on l'aime."
"Le match de ce soir vient après un grand vide"
Invité de Pascale Clark, le spécialiste évoque notamment la jauge prévue au Stade de France, où moins de 5.000 personnes seront présentes pour des raisons sanitaires. "Le match de ce soir vient après un grand vide, de quatre mois et demi sans matches, sans sport de haut niveau. (...) Pourtant, les tribunes vides rappelleront que ça sera un match, mais pas forcément une fête", souffle Vincent Duluc, lui-même hospitalisé en réanimation au plus fort de l'épidémie.
"Le foot nous ramène sans cesse en arrière"
Sur le fond, l'affiche est belle, reconnaît toutefois le journaliste. "Cela rappelle des souvenirs, parce que c'est la finale mythique de 1982, que le PSG de Francis Borelli, qui avait embrassé la pelouse, avait remporté aux tirs au but", se souvient l'auteur d'Un printemps 76 (Broché), un ouvrage sur l'épopée de la grande époque des Verts. "C'est une affiche qui nous rappelle que le foot nous ramène sans cesse en arrière, sans cesse en enfance. C'est ça qui fait du bien."
Quel score cette fois-ci ? Se refusant à tout pronostic précis, le journaliste regardera ce drôle de match avec une certitude, vendredi soir : "le PSG est beaucoup mieux armé, sans doute mieux préparé aussi. Il ne peut pas se permettre de laisser filer quoi que ce soit en route."