L'ex-directrice générale de la Fédération française de football (FFF), Florence Hardouin, a porté plainte pour harcèlement moral et sexuel contre l'ancien président de l'instance, Noël le Graët, a indiqué jeudi à l'AFP son avocate, confirmant une information du Monde. Elle a également été entendue "en qualité de victime" le 18 avril par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) dans le cadre de l'enquête préliminaire du parquet de Paris pour "harcèlement sexuel et moral" visant Noël Le Graët, selon deux sources proches du dossier.
A l'issue de cette audition, elle a porté plainte pour harcèlement moral et sexuel contre l'ex-patron du football français, a précisé Maître Margaux Matthieu. Florence Hardouin devrait être "réentendue en fin d'enquête pour évoquer plus en détail les dysfonctionnements de la FFF et la responsabilité de ses dirigeants", a ajouté l'avocate, qui n'a pas souhaité faire de commentaire. En poste depuis 2013, Florence Hardouin a été mise à pied à titre conservatoire pour faute grave le 11 janvier, à l'issue d'un comité exécutif fédéral ayant acté par ailleurs la mise en retrait de Noël Le Graët. Mais la FFF a finalement renoncé au licenciement pour faute grave.
Une procédure aux prud'hommes pour "obtenir la nullité de son licenciement"
"Elle a été licenciée pour des motifs totalement fallacieux, notamment le fait de ne pas avoir mis en place les outils pour lutter contre le harcèlement sexuel au sein de la FFF", avait indiqué l'avocate fin mars. Fin mars, l'ancienne dirigeante de 56 ans a saisi le Conseil des prud'hommes de Paris pour "obtenir la nullité de son licenciement, ainsi que des dommages et intérêts pour réparer le préjudice".
Elle estime avoir subi des préjudices "dans le cadre de l'exécution et de la rupture de son contrat de travail et la possible violation de l'obligation de sécurité de l'employeur à son égard". La FFF et Florence Hardouin sont convoquées le 1er juin prochain, selon Me Matthieu. En février, l'avocate avait également saisi la Défenseure des droits, Claire Hédon, "pour faire constater l'entrave par la FFF au statut de lanceur d'alerte" de sa cliente.