Menacé d'une rétrogradation à l'issue de la saison par le gendarme financier du football français, en raison de sa mauvaise santé économique, l'Olympique lyonnais "ne sera pas relégué en Ligue 2" a promis samedi son président John Textor. "On ne sera pas relégué. Ce n'était pas vrai la saison dernière, c'est encore vrai aujourd'hui", a déclaré l'homme d'affaires américain lors d'une conférence de presse, alors que des mesures de sécurité renforcées avaient été prises devant le centre d'entraînement par crainte d'une manifestation de supporters.
Vendredi, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) de la Ligue de football professionnel a décidé de la "rétrogradation à titre conservatoire à l'issue de la saison sportive en cours" de l'OL, actuel 5e de Ligue 1 et très endetté. "Nous avons des ressources qui vont bien au delà du club. Nous avons des actionnaires avec des fonds et des capitaux. Personne ne permettra au club d'être relégué. Nous n'avons pas de problème d'argent. C'est un problème de perception", a argumenté samedi le dirigeant.
Pas d'appel sur la rétrogradation
La DNCG a également prononcé à l'égard de l'Olympique lyonnais une interdiction de recrutement au mercato hivernal et un encadrement de sa masse salariale, deux sanctions pour lesquelles le club ne sait pas encore s'il fera appel. "Et on ne peut pas faire appel sur un avertissement", a poursuivi John Textor concernant la rétrogradation à titre conservatoire, déplorant que cette décision ait été divulguée dans la presse "alors que ça devrait être confidentiel". "Nous allons nous occuper de nos promesses et on va tenter de rassurer les supporters. Nous sommes très optimistes sur notre modèle mais des gens sont sceptiques", a-t-il regretté.
John Textor a également affirmé que la décision de la DNCG n'aurait pas d'impact sur les négociations concernant les cessions de joueurs qui rapportent chaque saison environ 90 millions d'euros à l'Olympique lyonnais, qui espère récupérer 75 millions d'euros lors du mercato hivernal.
Et s'il ne les a pas cités, l'Américain compte beaucoup sur la fin de contrat de plusieurs joueurs à forte rémunération, comme Alexandre Lacazette, Anthony Lopes ou encore Nicolas Tagliafico: des départs qui réduiront automatiquement la masse salariale d'environ 50 millions d'euros.
"Sur les cession de joueurs, il n'est presque pas possible d'échouer. Nous avons beaucoup de solutions sur un effectif trop important qu'il faudra ramener de 29 à 23 ou 24 joueurs", a encore dit John Textor.
Multipropriété et divertissement
Dans son argumentaire qui a duré deux heures, il a aussi insisté sur l'organisation multiclubs de la holding Eagle Football qui est "une société qui va au-delà du football, vers le divertissement".
Celle-ci détient, outre l'OL, le club belge de Moleenbeek (2e div.) et l'équipe brésilienne de Botafogo, leader de son championnat et finaliste de la Copa Libertadores. Selon John Textor, ces résultats amènent de la plus value aux joueurs alors que la fin de saison approche au Brésil.
Eagle Football espère aussi bénéficier de la cession de ses parts (40%) dans le club anglais de Crystal Palace et de l'introduction du groupe à la bourse de New York.
La semaine dernière, la branche française de la holding a publié des comptes de résultats qui ont plongé les supporteurs dans le doute. Malgré une réduction de ses pertes nettes, l'endettement net de trésorerie de Eagle Football Group reste de 463,8 millions d'euros et les hypothèses de rentrées d'argent restent à confirmer.
En juillet 2023, la DNCG avait déjà pris des mesures d'encadrement de la masse salariale et des indemnités de mutation avant de les lever.