En quelques secondes, le travail de 90 minutes peut être balayé par un coup du sort. L'équipe de France et Hugo Lloris en ont fait l'amère expérience en s'inclinant à la dernière minute en Suède (2-1) sur une énorme erreur du gardien et capitaine tricolore, vendredi soir en match de qualifications pour la Coupe du Monde 2018. Alors que les Bleus se dirigeaient vers un nul idéal, ils perdent du coup la tête du groupe A au profit des Suédois, en raison de la différence de buts (13 pts chacun). La route vers la Russie, jusqu'ici dégagée, se complique singulièrement.
Lloris, une si rare bourde. L'équipe de France n'avait pas été brillante, loin de là, avant de prendre ce terrible coup sur la tête. Dans un match tendu et fermé, les Bleus et les Suédois se sont davantage livrés à un combat qu'à un sommet du jeu, mais la 93e minute a tout changé. L'analyse de la rencontre ne pèsera rien, ou presque, à côté de cette invraisemblable bourde d'Hugo Lloris. Qu'a pu penser le gardien des Bleus, irréprochable et impeccable depuis de longues années, en sortant si loin de son but dans les toutes dernières secondes et en ratant totalement son dégagement ?
Ola Toivonen ne s'est, lui, pas posé la question. L'attaquant de Toulouse, tout heureux de cette offrande tombée du ciel, ne se faisait pas prier pour envoyer les siens au paradis d'une frappe de 40 mètres, alors que Lloris avait déserté ses cages. "C'est malheureux pour lui et pour toute l'équipe. J'aurais préféré un autre résultat, positif, qui nous permette de rester à la première place", se désolait Didier Deschamps après la rencontre, sans vouloir accabler son capitaine.
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LA BOULETTE DE LLORIS, et Toivonen frappe du milieu du terrain dans le but vide : 2-1 pour la Suède ! https://t.co/Z2qMRlIfeZ
Giroud, un chef d'oeuvre pour rien. Alors oui, la responsabilité d'Hugo Lloris dans cette défaite est clairement engagée. Mais ses coéquipiers n'ont pas fait grand chose, avant, pour se mettre à l'abri. Seul éclair dans une première période longtemps indigente : l'inspiration lumineuse d'Olivier Giroud. Trouvé sur la gauche de la surface, l’attaquant tricolore a contrôlé et envoyé, du gauche, une reprise de volée exceptionnelle en pleine lucarne pour ouvrir le score (0-1, 37e).
Un but magnifique et symbolique : alors qu’une banderole "Free Karim" (Libérez Karim) était déployée dans le parcage français, Giroud, lui, en profitait pour revenir à égalité avec Benzema au classement des buteurs en équipe de France (27 buts chacun). Mais après ce clin d’œil aux polémiques et débats du moment, la joie française n’aura duré que six minutes. Le temps pour Jimmy Durmaz, laissé seul dans la surface par une défense tricolore coupable, d’égaliser d’une belle reprise de volée dans le petit filet de Lloris (1-1, 43e). À la pause, le score était partagé et le message limpide : ces coriaces Suédois ne seraient pas des proies faciles, à des années-lumière des gentils Paraguayens, désossés vendredi dernier en amical (victoire 5-0).
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37è, QUEL BUT DE GIROUD ! C'est parfait : contrôle extérieur gauche, reprise de volée, lucarne, MA-GNI-FIQUE https://t.co/32jslaz3SJ
Les Pays-Bas, rendez-vous crucial. La deuxième période n'avait, elle non plus, pas grand chose pour rester dans les mémoires. Antoine Griezmann, peu en verve vendredi soir, a tout de même réussi à inquiéter le gardien suédois à deux reprises (53e et 64e). En face, seul Forsberg a (un peu) fait frissonner la Friends Arena et les 2.100 supporters tricolores d'un coup-franc lointain, magnifiquement sorti par Lloris (66e). Un arrêt dont, malheureusement pour le gardien des Bleus, personne ne se souviendra. La dure loi du poste de gardien de but, oui.
Mais qu'Hugo Lloris se rassure : l'équipe de France n'a pas tout perdu. Les Bleus ont encore quatre rencontres à disputer, dont trois à domicile, pour composter leur billet pour la Russie. Mais fin août au Stade de France, face aux Pays-Bas, troisièmes du groupe à trois points, ils n'auront plus le droit à l'erreur.