La Juventus Turin, l'un des instigateurs de la Super Ligue, a reconnu mercredi que cette compétition avait désormais "peu de chances" de voir le jour "dans la forme sous laquelle elle a été initialement conçue" après le retrait de la quasi-totalité des douze clubs impliqués. Le projet semble mort-né depuis le retrait mardi des six clubs anglais, imités mercredi par l'Inter Milan et l'Atlético Madrid alors que l'AC Milan a pris acte du rejet global de cette formule par les supporters. Il ne reste plus que le Real Madrid et le FC Barcelone à ne pas s'être mis en retrait de ce projet.
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Vague de défections face à une fronde généralisée
Par un retournement de situation aussi tonitruant que l'avait été lundi son irruption dans le paysage, ce tournoi privé et quasi fermé, imaginé par de grands clubs pour supplanter l'historique Ligue des champions de l'UEFA, a perdu dix des douze sécesssionistes, 48 heures après son lancement ! Cette vague de défections a été lancée mardi soir par Manchester City d'abord, puis Arsenal, Liverpool, Tottenham, Manchester United et enfin Chelsea, qui ont tué dans l'oeuf ce projet susceptible d'assurer aux grosses écuries des revenus colossaux grâce à un ticket permanent dans un tournoi quasiment inaccessible aux autres formations du continent.
Andrea Agnelli, l'une des figures de la sécession, n'a pu que se rendre à l'évidence: pour le président de la Juventus, le projet ne peut exister sans les six clubs anglais, a fait fuiter son entourage, alors que le titre boursier de la Juve dévissait à la Bourse de Milan (-12%). Qui sera le prochain à jeter l'éponge ?
Le foot européen doit désormais recoller les morceaux
Après ce conflit éclair, le football européen espère désormais "rebâtir" son unité. Il est "admirable de reconnaître une erreur, et ces clubs ont fait une grosse erreur", a souligné mercredi Aleksander Ceferin, le patron de l'UEFA qui a multiplié les menaces envers les sécessionnistes depuis 48 heures. "Mais ils sont de retour au bercail maintenant, et je sais qu'ils ont beaucoup à offrir non seulement à nos compétitions, mais aussi à l'ensemble du football européen", a-t-il insisté dans un communiqué, se disant prêt à "aller de l'avant" et "rebâtir l'unité".
Une main tendue vers ces riches clubs dissidents, dont la vision mercantile a été rattrapée en quelques heures par le monumental tollé des supporters, des gouvernements, des instances et des plus grands joueurs du ballon rond. Dos au mur, les promoteurs de la Super Ligue ont déjà publié un communiqué s'apparentant à une mise en pause de leur projet, en plein milieu de la nuit en Europe, en annonçant qu'ils allaient "reconsidérer les étapes les plus appropriées pour remodeler le projet".
Ce dénouement a été salué notamment par le Premier ministre britannique, qui avait promis qu'il n'hésiterait pas à utiliser l'option législative pour empêcher ce projet controversé.