L'équipe de France a entamé son année 2018, qui doit culminer avec la Coupe du monde l'été prochain, d'une bien drôle de façon. Alors qu'elle menait, pas tranquillement, mais quand même assez sereinement, 2-0 face à la Colombie, vendredi soir, au Stade de France, elle s'est liquéfiée, pour finalement s'incliner 3-2 dans une enceinte dionysienne enfiévrée par la présence en très grand nombre de supporters des Cafeteros.
À voir la joie des maillots jaunes, sur et en dehors de la pelouse, on a eu l'impression qu'ils avaient gagné la Coupe du monde. C'est faux, bien sûr, comme la France ne l'a pas perdue. Mais, en trois mois, Didier Deschamps va avoir du pain sur la planche et ce n'était pas forcément attendu…
Chef-d'oeuvre collectif. Pourtant, tout avait bien commencé pour les Bleus dans ce match. Après l'émotion de la minute de silence en mémoire des victimes de l'attentat commis vendredi dans l'Aude, les coéquipiers de Hugo Lloris ont bien entamé la rencontre, avec plusieurs redoublements de passe et une première situation chaude, mal gérée par le duo Griezmann-Giroud. C'est ce même Giroud qui allait débloquer ce match amené à devenir fou, quelques minutes plus tard, après un centre fort devant le but de Lucas Digne et une faute de main du portier colombien, David Ospina (1-0, 11e). Digne, Giroud (sorti sous des sifflets injustes), les "discutés" répondaient.
Un quart d'heure plus tard, les Bleus allaient signer un chef-d'oeuvre collectif. Kylian Mbappé, tranchant depuis le coup d'envoi, talonnait pour Djibril Sidibé, lequel dévalait son couloir droit avant de servir Griezmann. L'attaquant des Bleus, en bonne position, choisissait pourtant lui aussi de talonner pour Mbappé. Le n°10 des Bleus décalait alors son ancien coéquipier à Monaco, Thomas Lemar. Le meneur de l'ASM ajustait ensuite David Ospina d'un coup de pied dans le petit filet opposé. Un but magnifique, l'un des plus beaux, assurément, de l'histoire récente des Bleus (2-0, 26e). Le seul (mais gros) souci, c'est que ce fut là un bouquet final intervenu bien trop tôt…
#FRACOL 26è 2-0
— Téléfoot (@telefoot_TF1) 23 mars 2018
Sidibé pour Griezmann qui talonne pour Mbappé qui dribble puis décale Lemar... Revivez le but de Thomas Lemar sur une action collective SUBLIME de la part des Bleus ! https://t.co/qzw93V08q1
Muriel, puis Falcao et enfin Quintero... Deux minutes seulement après le but de Lemar, Luis Muriel, l'attaquant du Séville FC, trompait la vigilance de Lloris sur un centre tir vicieux que Davinson Sanchez ne touchait pas (1-2, 28e). Le début de la fin pour les Bleus, qui se créaient pourtant une belle occasion, juste avant la pause, par Griezmann (39e). Une dernière étincelle avant la nuit.
Car, au retour des vestiaires, la torpeur s'installa, sur le terrain, comme en tribunes. Muriel, toujours lui, fit passer plusieurs sueurs froides dans l'arrière-garde française. Mais le coéquipier (et le concurrent) de Wissam Ben Yedder à Séville se montra maladroit dans le dernier geste. Tout le contraire d'un Falcao, évidemment, qui se trouva à la conclusion d'un magnifique mouvement à trois après une perte de balle de N'Golo Kanté, longtemps l'un des Bleus les plus convaincants (2-2, 62e).
Ce deuxième but colombien en transe leurs supporters mais ne réveilla pas les Tricolores - en dépit d'une bonne tête sur corner de Raphaël Varane (66e) -, pas plus que la litanie des changements de la dernière demi-heure (Ben Yedder et Lucas Hernandez ont fêté leur première sélection dans l'indifférence absolue, Pogba et Thauvin, entrés en jeu, n'ont pas fait grand-chose) et c'est fort logiquement qu'en fin de partie, les Cafeteros prirent l'avantage sur un penalty assez bêtement concédé par Samuel Umtiti (85e).
#FRACOL 85è (2-3)
— Téléfoot (@telefoot_TF1) 23 mars 2018
PENALTY pour la Colombie après une grosse faute de Umtiti ! Quintero s'élance et trompe Lloris d'une frappe croisée du gauche, les Sud-Américains prennent l'avantage #remontada
Revoir la faute et le but ici ▼▼ https://t.co/VTW7GNDU4h
Une autre ancienne connaissance, Juan Fernando Quintero, passé par Rennes, transforma la sentence, envoyant les Jaunes au paradis d'un soir et les Bleus dans un abîme, au moins de réflexion.