Niveau coiffure avec dégagement sur les côtés, ils sont à égalité. Niveau titres de champion du monde de F1 également. Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) et l'Allemand Sebastian Vettel (Ferrari) abordent la saison 2018, dont le premier Grand Prix a lieu dimanche en Australie, sur le circuit de Melbourne (départ à 7h10 heure française), avec chacun quatre titres de champion du monde au compteur. Ils ont donc tous les deux l'occasion d'égaler cette année le mythique Argentin Juan Manuel Fangio, le seul à cinq couronnes (Michael Schumacher reste le recordman absolu avec sept titres).
Mais ils ne sont pas dans la même dynamique. Vettel a été champion avec Red Bull entre 2010 et 2013 tandis que Hamilton a remporté trois des quatre derniers Championnats avec Mercedes (2014, 15 et 17). Et, compte tenu des premiers échos sur sa Flèche d'argent, et de sa 73ème pole position décrochée samedi, il est aussi le grand favori de celui qui commence dimanche et qui sera le plus long de l'histoire, avec ses 21 courses, dont celle, le 24 juin prochain, en France.
"Les compteurs à zéro". Car Hamilton, en fin de contrat et qui devrait bientôt s'engager à nouveau avec Mercedes pour la coquette somme de 45 millions d'euros annuels, n'est pas rassasié. "Certains se demandent ce qui me pousse à continuer en F1 après avoir déjà gagné quatre titres mais la réponse est que je mets tous les compteurs à zéro chaque année", a-t-il confié jeudi en conférence de presse d'avant-saison. Quelques jours plus tôt, le Britannique, qui a connu un hiver agité sur les réseaux sociaux (il avait été critiqué pour s'être moqué de son neveu qui s'était déguisé en princesse), a confié l'étendue de sa détermination. "Je ne sais pas d'où ça vient, de vouloir exceller, mais en ce moment, dans ma vie, j'ai vraiment, vraiment envie d'exceller le week-end prochain (ce week-end)", avait insisté Hamilton, par ailleurs devenu vegan l'an dernier. "Je ne sais pas encore combien de temps je vais ressentir ça avant de commencer une nouvelle saison, mais tant que ça dure, je vais continuer." Voilà ses adversaires prévenus.
En dehors de Sebastian Vettel, troisième des qualifications samedi, qui peuvent-ils être d'ailleurs ? Le patron de Mercedes, Toto Wolff, anticipe une "bagarre à trois" passionnante entre son équipe, Ferrari mais aussi Red Bull, qui peut compter sur une paire de pilotes performante, avec l'Australien Daniel Ricciardo et le Néerlandais Max Vesrstappen. Une paire peut-être même trop performante, les deux se phagocytant parfois, alors que les Finlandais Valtteri Bottas, chez Mercedes, et Kimi Räikkönen, chez Ferrari, semblent dévolus aux rôles de n°2. Le comportement des monoplaces lors de la première course, dimanche, donnera un premier aperçu réel de l'état de forme de chacun et des forces en présence, alors que, comme chaque année, les changements de réglementation - introduction du halo, deux nouvelles gammes de pneus - pourraient modifier légèrement la donne. Ou pas.
"Plus c'est serré, mieux c'est de gagner !" S'il souhaite marquer le coup d'entrée, Hamilton n'espère pas pour autant écraser la compétition (les suiveurs ne l'espèrent pas non plus d'ailleurs). "Bien sûr, plus c'est serré, mieux c'est de gagner !", avait-il lâché lors des essais hivernaux, qui n'est pas sa tasse de thé, lui le compétiteur né. "Tu veux toujours que tes adversaires soient à leur meilleur niveau pour pouvoir montrer la petite chose qui te différencie. Cela rend la victoire la plus savoureuse."
Vettel, privé de titres depuis quatre saisons maintenant, reconnaît ne pas être pas dans la même optique. "C'est toujours trop quand on attend un titre plus d'un an", avait-il reconnu cet hiver. "J'ai vieilli (depuis sa dernière couronne mondiale en 2013). Aujourd'hui, mon objectif est de ramener un titre de plus à la maison. Et à Maranello (le QG de Ferrari, ndlr)." Hamilton espère gagner après une belle bagarre, Vettel espère gagner tout court. Cela dit tout ou presque des forces en présence à l'entame de cette saison…