S’il faut un exemple que l’histoire est un éternel recommencement, ce France-Croatie en a été une parfaite illustration. Les Bleus, longtemps dominés par une belle équipe Croate, ont répété le scénario de la finale de la Coupe du monde 2018 pour gagner sur le même score, 4 à 2, mardi soir. Alors non, il n’était pas question de titre suprême dans un Stade de France vide, pandémie oblige. Mais même s’il ne s’agissait que de la deuxième journée de la Ligue des nations, ce remake du 15 juillet 2018 a offert un sacré air de déjà-vu. Grâce à leurs talents individuels (Griezmann et Martial notamment), mais aussi une belle dose de réussite, les champions du monde enchaînent une deuxième victoire de suite, après celle obtenue samedi soir en Suède (1-0). Ils prennent du même coup la tête de leur groupe, à égalité avec le Portugal (6 pts chacun).
Des Bleus miraculés à la mi-temps (comme en 2018)
Ce n'était ni la même équipe de France, ni la même Croatie, avec de nombreux changements par rapport à la finale de 2018 (Mbappé, Modric et Rakitic absents). Mais le scénario de la première période nous a furieusement propulsé dans le passé, avec une équipe croate séduisante et habile techniquement, mettant au supplice les Bleus. La première demi-heure a été même complètement ratée par les hommes de Didier Deschamps, logiquement menés après un joli but de Dejan Lovren, sur corner (17e, 0-1). Les Bleus, apathiques et dépassés, se sont subitement réveillés avant la mi-temps... et de quelle manière !
En moins de trois minutes, ils ont totalement renversé la situation pour réaliser un véritable hold-up. Antoine Griezmann a d'abord égalisé d'une reprise de volée sur une passe décisive d'Anthony Martial, après un superbe mouvement collectif (44e, 1-1). Puis le même Martial a provoqué le but contre son camp du malheureux gardien croate Livakovic, dont le dos a détourné dans ses propres cages une frappe qui avait heurté son poteau (45e+2, 2-1). Du talent, puis de la chance : c'était vraiment très, très bien payé pour les Bleus à la mi-temps.
Merci les coups de pied arrêtés et les jeunes (comme en 2018)
Le retour des vestiaires n'a pas fondamentalement changé le rapport de forces sur le terrain. Et c'est donc en toute logique que les vice-champions du monde ont égalisé par le jeune attaquant Brekalo, entré à la pause et capable de résister au retour des trois défenseurs centraux français pour tromper Lloris (56e, 2-2). Mais France-Croatie est un match qui se joue à 11 contre 11 et à la fin, c'est la France qui gagne. Dayot Upamecano, le jeune défenseur central de Leipzig, a ainsi redonné l'avantage aux Bleus sur un corner tiré par Griezmann, marquant au passage son tout premier but en sélection (66e, 3-2).
Autre symbole de cette nouvelle vague bleue qui arrive à pleine vitesse, le jeune prodige Eduardo Camavinga est entré en jeu peu avant (63e) et a immédiatement impressionné par son culot et son talent. A 17 ans, le milieu de terrain rennais est même devenu le plus jeune joueur en Bleus depuis plus d'un siècle. Mais il y a des choses qui ne changent pas : comme en finale il y a deux ans, les Bleus ont obtenu un penalty généreux sur une main, cette fois, de Lovren. Griezmann sorti, c'est cette fois Olivier Giroud qui s'en est chargé, à moins de dix minutes de la fin (78e, 4-2). Du talent, de la jeunesse et de la réussite : la recette de l'équipe de France reste la même. Au grand dam des Croates.