Elles l'ont fait ! Les Françaises ont été sacrées pour la deuxième fois de leur histoire championnes du monde de hand, après une finale monumentale et irrespirable contre la Norvège (23-21), dimanche à Hambourg, en Allemagne. Les Françaises ont déjoué tous les pronostics en prenant le dessus sur les Norvégiennes, patronnes incontestées de la discipline depuis presque 20 ans.
Acharnées en défense, irrésistibles en attaque, les filles d'Olivier Krumbholz ont signé un exploit majuscule, quatorze ans après leur premier titre mondial (2003). Longtemps dans l'ombre des "Experts", les Françaises ont elles aussi droit à leur heure de gloire. Le hand français, désormais champion du monde chez les femmes et chez les hommes, est bel et bien sur le toit du monde.
Un combat acharné. Battre les Norvégiennes s'annonçait impossible ? Pas pour ces Françaises-là. Dès le début de la finale, les Françaises ont pris leurs adversaires à la gorge. Mais les Norvégiennes, montées 20 fois sur le podium lors des 25 compétitions internationales disputées depuis 1997 (12 titres), ne sont pas n'importe qui. Elles sont revenues immédiatement à hauteur, portées par leur impressionnante force physique. Les Bleues n'ont pas lâché, et ont même viré en tête à la pause (11-10), dans une salle pourtant toute acquise à la cause norvégienne.
De retour des vestiaires, les Françaises ont remis le couvert et se sont détachées (14-11, 35e). Mais les Scandinaves, compétitrices jusqu'au bout des ongles, ont trouvé les ressources pour rester dans la partie (16-16, 41e). La finale est alors devenue irrespirable, sans temps mort et d'une intensité folle. Sous pression, les Françaises, portées par leur gardienne Amandine Leynaud, n'ont pourtant pas craqué. Mieux, elles ont repris l'avantage à la 56e minute (21-20), et ont définitivement pris l'ascendant une minute plus tard. Avec deux buts d'écart à deux minutes de la fin (22-20, 58e), la messe était dite. Les Françaises pouvaient lever les bras au ciel.
Krumbholz, ce "gourou". Battues en demi-finales de l'Euro 2016 contre ces mêmes Norvégiennes puis en finale des Jeux de Rio, les handballeuses françaises ont définitivement signé leur retour dans le grand monde. Jamais, en effet, les Bleues n’avaient remporté trois médailles consécutives. Si elles sont revenues au premier plan, après des années de disette, elles le doivent à leur "gourou", Olivier Krumbholz. Le sélectionneur français, souvent décrit comme autoritaire, avait été démis de ses fonctions en 2013.
Entre-temps, Krumbholz, déjà grand artisan du premier titre mondial des Françaises en 2003, a mis de l'eau dans son vin. Après deux années catastrophiques (2013-2015), il est revenu au chevet du hand féminin français. Son remède, basé toujours sur la rigueur mais désormais plus souple, a fonctionné au-delà de toutes les espérances. Sans lui, rien n'aurait été possible. Les Françaises lui doivent une fière chandelle.