Championnes du monde depuis l'an dernier et désormais championnes d'Europe. Dimanche à Bercy, l'équipe de France de handball féminin a été sacrée reine du Vieux continent pour la première fois de son histoire en battant la Russie 24-21. Le palmarès de ces Bleues s'étoffe donc un peu plus puisque c'est leur quatrième médaille d'affilée après l'argent de Rio, le bronze de l'Euro 2016 et l'or du Mondial 2017. Lundi, Philippe Bana, directeur technique de la Fédération Française de handball, est revenu sur cet exploit sur Europe 1.
"Ce bonheur de faire ça chez soi". Au lendemain de cette victoire, Philipe Bana reconnaît que les Françaises avaient un côté "revanchard" car elles ont souvent été battues par les Russes dans le passé. Et malgré le "côté bizarre de la 45ème minute" où Allison Pineau prend un carton rouge en pleurant, les Bleues "se sont rebellées" au lieu "de s'enfoncer" : "une vraie rébellion devant l’injustice". Au final, "on a ce bonheur de faire ça chez soi, un rêve de petit", estime le directeur technique, qui indique qu'il sera reçu avec les joueuses lundi à 19 h à l'Elysée par le président de la République.
"Elles ont travaillé jusqu'à 8-9 heures par jour". Mais pour en arriver là, "jamais elles n'avaient travaillé aussi dur", explique Philippe Bana. "Depuis 15 ans, chacune d'entre elles a traversé le Pôle espoir, la formation, les clubs de coupe d'Europe... 70 matches par an". Et jusqu'à ces championnats d'Europe pour lesquelles elles ont travaillé "jusqu'à 8-9 heures par jour", "un tunnel" entre "préparation mentale" et "séquences de vidéos statistiques", rapporte le directeur technique. Les Françaises "s'enfermaient aussi entre elles parfois deux heures par jour pour se donner la force de choisir elles-mêmes leurs propres combinaisons, leurs propres idées", explique Philippe Bana. Jusqu'à investir le vestiaire où "elles ont inscrit sur un paper board comment elles allaient battre les Russes".
Krumbholz, "un papa poule qui rassemble les énergies". Olivier Krumbholz, l'entraîneur, a sa part dans cette victoire, explique aussi Philippe Dana, après un changement de management. Après "un première méthode entre 1998 et 2013" où il a été "dur et exigent", il est revenu sur un mode très différent : "il s'est mis à être collaboratif, à être un papa poule, qui rassemble les énergies, qui parle avec elles, c'est devenu leur père après avoir été leur méchant tonton".
"Un coup de projecteur qui fait du bien". Ce nouveau titre est aussi un moyen d'attirer de l'argent dans l'escarcelle du handball. "Ce coup de projecteur peut faire du bien", reconnaît Philippe Bana. "Ce qu'on veut nous, c'est remettre l'argent qu'on a gagné avec ces titres dans le babyhand, le hand fauteuil, dans le hand filles".
Prochain objectif : les JO de Tokyo en 2020. "Le sport féminin a de la force en lui", juge aussi le haut responsable. "Il est capable de se bouger, de rassembler des gens", pour preuve, les foules qui se sont rassemblées dans les salles pour soutenir les Bleues. Dans l'aventure des handballeuses, Philipe Bana voit aussi "une histoire personnelle entre elles et le public, entre elles et la France" : "ça fait des années qu'elles sont sur ce circuit à se battre". Désormais, les Bleues ont rendez-vous en 2020 aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo, une compétition pour laquelle elles ont validé leurs tickets de qualification.