Ils voulaient reconquérir le continent. Les handballeurs français, champions du monde en titre, ont finalement chuté en demi-finales de l'Euro 2018 face à l'Espagne (27-23), vendredi à Zagreb.
Les Bleus sont tombés dans le piège. Nikola Karabatic et ses partenaires, invaincus jusqu'à cette rencontre, sont tombés dans le piège d'une équipe espagnole décomplexée qui a déjoué les pronostics grâce à un remarquable travail défensif en première période et a su garder l'avantage, malgré une remontée française en fin de partie.
Manque d'opportunisme. Favoris face à leurs vieux amis espagnols, les Bleus ont manqué la première période dans les grandes largeurs (9-15), à cause d'un manque d'opportunisme, un manque d'efficacité de Vincent Gérard dans la cage et quelques pertes de balle inquiétantes. Offensivement, seul Cédric Sorhaindo a surnagé (4/4 aux tirs) alors que la sélection espagnole était pourtant privée de son meilleur gardien, Gonzalo Perez de Vargas, touché à un genou mercredi lors du choc face à l'Allemagne (31-27).
Un gardien espagnol en feu. Mais à ce poste, le coach ibérique Jordi Ribera avait d'autres munitions. Rappeler en catastrophe Arpad Sterbik pour prêter main forte au portier du PSG Rodrigo Corrales s'est révélé judicieux. Le vétéran d'origine serbe (38 ans), qui avait écœuré les Parisiens en finale de la Ligue des champions, a fait douter les Bleus en arrêtant des penalties de Kentin Mahé et Michaël Guigou en première période et de Raphaël Caucheteux en seconde.
Un espoir vite éteint. Les temps morts pris par Didier Dinart n'y changeaient rien. Aux abois au retour des vestiaires, les Français se sont réveillés à un quart d'heure de la fin alors qu'ils comptaient neuf buts de retard (14-23). Un 6-0 a redonné du suspense au match mais le renversement de situation du quart de finale des Jeux de Londres (2012), face à cette même sélection espagnole, ne s'est pas reproduit. Joan Canellas inscrivait un but précieux (20-24) pour diriger son équipe vers une cinquième finale européenne.
Sacrée championne du monde pour la sixième fois, il y a un an à Paris, la France devra donc patienter deux ans encore pour se parer d'une quatrième couronne européenne. Les Bleus avaient pris l'habitude de remporter un Euro sur deux. Mais après les réjouissances en Suisse (2006), en Autriche (2010) et au Danemark (2014), cette édition en Croatie ne leur a finalement pas souri. Pourtant, les hommes de Didier Dinart avaient accompli un sans-faute jusque-là, avec des victoires notamment contre de sérieux candidats au podium, voire au titre : la Norvège (32-31), la Suède (23-17) et la Croatie (30-27), impuissante devant ses 15.000 spectateurs et éliminée de la compétition avant le dernier carré.
L'Espagne en finale pour contredire l'Histoire. Battue lors de ses quatre précédentes finales (1996, 1998, 2006, 2016), l'Espagne tentera elle d'inverser le cours de l'Histoire. Il lui faudra battre dimanche (coup d'envoi à 20h30) le Danemark ou la Suède, opposés dans l'autre demie.