C'est un capitaine qui pèse ses mots à la veille du début de l'Euro. Dans un entretien accordé au journal L'Équipe, Hugo Lloris confie son envie "d'aller le plus loin possible" dans la compétition. Mais à aucun moment, il ne prononce le mot de "victoire" finale. Un capitaine qui concède aussi une certaine "tristesse" quand on lui évoque les absences de ses coéquipiers Karim Benzema, Mathieu Valbuena et Mamadou Sakho.
"Ces joueurs-là devraient être avec nous". C'est peut-être le sujet qu'il évoque avec le plus de franchise. Interrogé sur les nombreuses polémiques qui ont entouré la préparation des Bleus, des absences de Karim Benzema et de Mathieu Valbuena à l'infraction au code antidopage de Mamadou Sakho, le gardien de but tricolore se dit "touché". "On essaie de garder une distance, mais quand cela concerne des joueurs importants, des cadres, cela touche", concède-t-il. "Je ne parle pas des blessures (Jérémy Mathieu, Raphaël Varane et Lassana Diarra), mais, pour les autres cas, il est difficile d'aller chercher des explications, ils sont très différents. Cela provoque un peu de tristesse : ces joueurs-là devraient être avec nous".
"J'ai un peu l'impression de sortir des montagnes russes". Le capitaine des Bleus évoque une "saison lourde", un doux euphémisme quand on regarde la préparation très mouvementée de son équipe ces derniers mois. "J'ai un peu l'impression de sortir des montagnes russes. On a su être forts malgré tout pour se focaliser sur la compétition", concède le portier de Tottenham. Un soupçon de sincérité avant de reprendre un discours volontairement plus optimiste, et plus formaté aussi. Un discours de capitaine en somme.
[BONUS TRACK] Deschamps, "un monument". A l'occasion de France-Roumanie vendredi soir, Hugo Lloris portera le brassard de capitaine des Bleus pour la 51ème fois. Il pourrait d'ailleurs dépasser Didier Deschamps pendant l'Euro. Le sélectionneur actuel a été le patron de la maison bleue à 54 reprises dans sa carrière. Mais pas question pour Lloris de se comparer à Deschamps.
Et il dit dans L'Équipe : "J'ai conscience de l'importance de ça, mais je n'en tiens pas compte. Je vis les matches, ma carrière, je suis en plein dedans mais, pour l'instant, je vois tous les chiffres comme des statistiques, juste des statistiques. Je ne vais pas me comparer à un monument du football français".