Ils ont repoussé l’échéance le plus longtemps possible mais l’heure est enfin venue de trancher. Alors que le redémarrage des compétitions amateur était prévu pour le week-end du 17-18 avril, la Fédération française de football (FFF) est en passe, selon les informations d’Europe 1, de se prononcer à l’occasion de son comité exécutif qui se réunira mercredi après-midi, sur un possible arrêt définitif. "On va prendre une décision", confirme une source proche du dossier. L’arrêt des compétitions est souhaité par une immense majorité des présidents de Ligue qu’Europe 1 a pu joindre.
"Faire le deuil de cette saison"
"Si on devait reprendre à partir de la mi-avril comme cela est prévu, en respectant une période de réathlétisation et d’entraînement, les premiers matches se joueraient au mieux à la fin du mois de mai", estime Didier Esor, président de la Ligue des Pays de la Loire. "On voit bien, de toute manière, que les championnats amateurs avec des gens qui jouent le weekend ne peuvent pas reprendre. C’est une évidence. On n’a pas le temps. Il faut vous imaginer que nous avons des championnats où des équipes n’ont disputé qu’un seul match cette saison. On n’arrivera même pas à finir la phase aller."
Le constat de Saïd Ennjimi, ancien arbitre international désormais à la tête de la Ligue Nouvelle-Aquitaine, est similaire. "On doit faire le deuil de cette saison, on attend qu’elle se termine", analyse-t-il pour Europe 1 avec fatalité. "Et il faut qu’on puisse retourner sur les terrains, dans les clubs, pour la fin du mois de mai, car les licences, c’est du 1er juin à la mi-juillet qu’elle se prennent."
Plus de 10% de licenciés en moins à la FFF
Les licences représentent l’un des nerfs de la guerre à la FFF. L’érosion du nombre d’amatrices et d’amateurs de football se poursuit. De -6,5% en novembre 2020, la baisse de licenciés est passé à -10,5% lors du dernier recensement du mois de mars. "Il y a de l’inquiétude, il y a une érosion, notamment chez les jeunes, les moins de 18 et moins de 19 ans", déplore Saïd Ennjimi. Lui a perdu également au sein de sa ligue environ 10% de licencié(e)s.
"Bien sûr qu’il y a un danger. Il y a déjà eu une évolution sensible des comportements. Certains vont peut-être avoir envie, après deux ans, d’arrêt de rejouer, de se retrouver avec les collègues, mais on ne sait pas comment les gens vont réagir", poursuit Didier Esor. Le président de la Ligue des Pays de la Loire a vu, lui aussi, le nombre de ses licenciés chuter de 10%. "C’est normal d’être inquiet. Chez les seniors, les jeunes, ils se sont habitués à faire autre chose, ils ont une vie de famille qui a pu évoluer en deux ans. Va-t-on les retrouver sur les terrains ? Rien n’est moins sûr. Et puis il faut aussi évoquer les dirigeants, pour la plupart bénévoles. Est-ce qu’ils auront autant envie de revenir et d’accompagner nos jeunes sur les terrains ? On l’espère, car ils sont essentiels."
La FFF prévoit 10 millions d’euros d’aides en équipement
La Fédération française de football, qui a fait une analyse de ses comptes, a prévu d’aider les clubs amateurs en les dotant d’équipements lors de la rentrée prochaine grâce à une enveloppe estimée à 10 millions d’euros. En revanche, il ne devrait pas y avoir, comme ce fut le cas l’an passé lors du premier arrêt des compétitions, d'aide de 30 millions d’euros. La Fédération et les Ligues semblent se diriger vers des aides au cas par cas.