Injures homophobes dans les stades : "C'est aux supporters de prendre leurs responsabilités"

"Les associations de supporters ont été agréablement surpris qu'on souhaite ne pas les stigmatiser, ne pas les traiter d'homophobes", assure Yoann Lemaire après la réunion organisée par la LFP.
"Les associations de supporters ont été agréablement surpris qu'on souhaite ne pas les stigmatiser, ne pas les traiter d'homophobes", assure Yoann Lemaire après la réunion organisée par la LFP. © JACK GUEZ / AFP
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Interrogé par Europe 1 à la sortie d'une réunion organisée par la LFP entre représentants des supporters et des associations de lutte contre l'homophobie, Yoann Lemaire, président de "Foot ensemble", s'est dit "touché". 
INTERVIEW

Ils ont échangé pendant deux heures. Supporters, associations de lutte contre l'homophobie et dirigeants sportifs avaient rendez-vous mercredi, à l'invitation de la LFP, pour échanger sur le sujet brûlant des injures homophobes dans les stades, objet d'une vive polémique depuis plusieurs semaines. "Ça s'est vraiment bien passé", assure auprès d'Europe 1 Yoann Lemaire, président de l'association "Foot ensemble", interrogé peu après la fin de la réunion. 

"Ne pas les traiter d'homophobes"

"J'étais même assez touché, depuis le temps qu'on espérait avoir une discussion avec des gens qui représentent les supporters...", réagit Yoann Lemaire. "On a su discuter avec eux sans aucun problème. (...) Les associations de supporters ont été agréablement surpris qu'on souhaite ne pas les stigmatiser, ne pas les traiter d'homophobes, parce qu'on est persuadés qu'ils ne le sont pas. Leurs mots, parfois, le sont."

Si aucune promesse n'a été gravée dans le marbre, des pistes ont été évoquées pour l'avenir, selon le président d'association. "Ce sera dans la confiance, pas besoin de se mettre des défis ou une pression inutile. (...) On a proposé, s'ils souhaitaient d'aller voir les groupes de supporters dans différents clubs en France, pour aller discuter, proposer des actions de sensibilisation. (...) On verra bien s'ils acceptent mais le contact a été vraiment bon, on a pu échanger tranquillement. C'est à eux de prendre leurs responsabilités aussi."

"J'ai honte d'avoir cotisé une licence à la FFF"

"Ça va être compliqué, il ne faut pas se leurrer", estime cependant Yoann Lemaire, alors que des supporters de Ligue 1 et de Ligue 2 ont été accusés d'homophobie dans les stades en raison de chants insultants envers la Ligue depuis la reprise des championnats. Pour le militant, la question pourrait être en partie résolue par des changements à la tête des instances du football français. "Maintenant, il faut évoluer et il faut mettre des gens qui sont ouverts d'esprit et qui veulent vraiment faire avancer les choses. Le foot, c'est un moyen très important d'éduquer." 

Dans son viseur : Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF), qui s'est dit à plusieurs reprises opposé à ce que des matches soient arrêtés pour cause de chants homophobes. "J'ai honte d'avoir cotisé une licence à la FFF pendant autant de temps, pour voir un président venant de qui on aurait pu imaginer de l'exemplarité - la France est championne du monde - mais qui fait tout l'inverse. (...) C'est un très mauvais signal qu'il envoie envers les supporters, envers les gamins", appuie-t-il.