L'ancienne star du saut à la perche et vice-président de l'IAAF Sergueï Bubka a été blanchi mercredi par l'Unité d'intégrité dans l'athlétisme (AIU), qui a enquêté sur des accusations de virements suspects qui le visent dans le cadre du large scandale de corruption entourant l'attribution des JO-2016 à Rio.
"De vastes enquêtes pendant près d'un an". L'AIU, organe indépendant chargé des questions d'intégrité et de dopage dans la discipline, "a décidé de ne prendre aucune mesure à l'encontre de Sergueï Bubka", écrit-elle dans un communiqué, expliquant que "sur la base des éléments disponibles pour le moment, il n'y a pas, prima facie, de cas d'infraction aux règles de l'IAAF". L'IAU précise avoir mené "de vastes enquêtes pendant près d'un an", prenant "note que les investigations criminelles sont en cours" et qu'elle pourrait se ressaisir du dossier si "de nouvelles preuves émergeaient".
En novembre 2017, le quotidien Le Monde avait révélé que Bubka avait effectué des versements suspects à l'un des principaux protagonistes du scandale de corruption autour de l'attribution des Jeux à Rio en 2016, Valentin Balakhnichev, ancien président de la Fédération russe d'athlétisme et ancien trésorier de l'IAAF. Celui-ci a depuis été suspendu à vie par l'IAAF, comme Papa Massata Diack, autre personnage central du scandale.
Des versements occultes mis en cause. Rio avait obtenu l'organisation des JO lors d'un vote des membres du Comité olympique international (CIO) le 2 octobre 2009 à Copenhague, au détriment de Chicago, Madrid et Tokyo. Mais plusieurs médias, ainsi que l'opération anticorruption "Unfair play" (jeu déloyal), conduite en septembre 2017 au Brésil, ont révélé des versements occultes attribués à de hautes personnalités impliquées dans la désignation de la cité carioca. La justice française, qui enquête sur le dossier, soupçonne également de nombreux protagonistes de l'affaire dont Papa Massata Diack.
Elle a également prononcé la mise en examen pour corruption passive de l'ancienne star namibienne du sprint Frankie Fredericks, déjà suspendu de son poste au sein du Conseil de l'IAAF en août 2017 par l'AIU. Le Namibien est soupçonné d'être impliqué dans des versements suspects alors qu'il était scrutateur pour le CIO quand Rio avait obtenu les Jeux.