L’or olympique n’est pas au bout, mais l’histoire est quand même belle. Alexis Pinturault et Victor Muffat-Jeandet ont signé un doublé mardi à Pyeonchang, remportant respectivement l’argent et le bronze dans l’épreuve du combiné. La course a été remportée par l’ogre autrichien Marcel Hirscher, qui remporte là son premier titre olympique et postule plus que jamais au titre de meilleur skieur de l’histoire.
Un matelas trop mince pour Pinturault. Il n’aura finalement manqué que 23 centièmes à Alexis Pinturault pour remporter sa première médaille d'or aux Jeux. Un quart de seconde qui change tout, qui transforme l’or en argent. Le skieur de Courchevel avait pourtant fait le job en descente, en signant le 11ème chrono et se plaçant. Surtout, il avait devancé Marcel Hirscher de 28 centièmes et abordait donc la manche de slalom avec un petit matelas. Mais face à celui qui a remporté six slaloms de Coupe du monde cette saison, c’était trop peu.
"J'étais le favori après la manche de descente, mais c'était très difficile pour moi de pouvoir rivaliser avec Marcel Hirscher", a commenté Alexis Pinturault peu après le slalom, sur France 3. "J'ai beaucoup de chance parce que je n'ai connu que deux podiums olympiques et je les ai deux fois partagés avec un collègue", a ajouté le skieur de 26 ans, qui avait pris la médaille de bronze du géant des JO de Sotchi derrière son compatriote Steve Missillier. "C'est toujours des souvenirs fabuleux. On fait un sport individuel, mais quand on peut le partager avec quelqu'un sur le podium, c'est inoubliable".
Alexis Pinturault, en argent, et Victor Muffat-Jeandet, en bronze, entourent l'Autrichien Marcel Hirscher, nouveau champion olympique du combiné.
La "remontada" de Muffat-Jeandet. Vainqueur du combiné de Wengen cette saison, Victor Muffat-Jeandet abordait logiquement la course avec ambition et gourmandise. Il aurait pu baisser les bras après une descente décevante, qui le plaçait à près d’une seconde de Pinturault et Hirscher. C’était oublier le "fighting spirit" du Savoyard, spécialiste des secondes manches. Au final, il a remonté 26 places et a dû attendre longtemps avant de pouvoir lever les bras.
"Je n'ai plus d'émotion, je suis à plat. Je ne réalise pas trop. Comme d'habitude, avec le combiné, il faut attendre, attendre, attendre. Il y avait des gros clients derrière, je ne savais pas quoi penser", a-t-il expliqué, sourire aux lèvres malgré la fatigue, sur France 3. "Avec Alexis, on a fait toute la semaine ensemble, on se bat pour le combiné. Vivre ça tous les deux... on va profiter !"
Première pour Hirscher. C’est à une sorte d’anomalie qu’a mis fin Marcel Hircehr à Pyeongchang. Lui le sextuple tenant du classement général, lui le sextuple champion du monde, lui l’homme aux 55 victoires sur le circuit de la Coupe du monde, n’avait jamais goûté à l’or olympique. Celle ligne n’est plus vierge sur son impressionnant palmarès, et ce n’est que justice. D’autant qu’après une descente très solide, l’Autrichien a disputé le slalom dans les bourrasques, parfois entouré d’un impressionnant nuage de neige. Ce qui ne l’a pas empêché de signer le meilleur temps de la manche, un centième devant Victor Muffat-Jeandet.
"C'est un rêve pour moi. De faire une telle descente, c'est une surprise pour moi et mon staff", a réagi Hirscher après l'arrivée au micro de France TV. "C'est l'une des meilleures descentes de ma vie. C'était vraiment très proche avec Alexis. Je suis vraiment très content de cette médaille d'or, tout le monde en Autriche l'attendait". Lui aussi, sans doute. Car ce n'est qu'avec des médailles olympiques autour du coup qu'il pourra revendiquer, à la fin de sa carrière, le titre de meilleur skieur de l'histoire. une issue qui n'est pas pour demain. Car malgré son incroyable palmarès, Marcel Hirscher n'a que 28 ans.