La fédération russe de judo a décidé de ne pas envoyer de représentant aux JO de Paris, dénonçant les "conditions humiliantes" fixées par le Comité international olympique (CIO) qui, vendredi, n'avait autorisé que quatre judokas russes sur 14 catégories. Réagissant à la nouvelle liste de sportifs russes ou bélarusses autorisés à participer aux Jeux publiée par le CIO vendredi soir, la fédération russe de judo a annoncé sa décision de boycotter l'évènement, dans un communiqué publié durant la nuit de vendredi à samedi.
"L'équipe nationale russe de judo n'acceptera pas ces conditions humiliantes", a-t-elle déclaré, estimant que "de telles actions du CIO sapent la crédibilité du mouvement olympique" et "détruisent le statut des Jeux olympiques en tant qu'événement sportif le plus important" au monde. "Sur les 17 judokas qui avaient obtenu une qualification olympique, le CIO n'a autorisé que quatre d'entre eux à participer", a regretté la fédération russe. "Sans les athlètes russes, les compétitions de judo aux Jeux seront incomplètes".
Si 17 judokas russes avaient obtenu suffisamment de points pour être qualifiés, seuls 14 auraient pu aller à Paris : chaque nation peut engager un seul judoka par catégorie de poids (sept catégories féminines, sept masculines). Le CIO, qui avait dans un premier temps banni les athlètes des deux pays après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, a depuis organisé leur retour progressif, sous bannière neutre et sous certaines conditions.
Double contrôle
Pour être invités, les "athlètes individuels neutres" ont dû à la fois franchir l'obstacle des qualifications et un double contrôle, par les fédérations internationales puis le CIO, de leur absence de soutien actif à la guerre en Ukraine et de lien avec l'armée de leur pays.
Si les 17 judokas russes avaient passé le premier contrôle, nombre d'entre eux n'ont donc pas franchi le second. Seuls Dali Liluashvili, Elis Startseva, Makhmadbek Makhbadbekov et Valerii Endovitskyi ont été nommés dans la liste du CIO.
La figure de proue du judo russe, Inal Tasoev, n'a ainsi pas été retenu. En 2023, le poids lourd avait été battu par Teddy Riner en finale des Mondiaux, avant de finalement être sacré co-champion du monde après un imbroglio arbitral. Tasoev et l'autre poids lourd russe Tamerlan Bashaev, qui avait battu Riner aux Jeux de Tokyo, font partie d'une liste dressée par le gouvernement ukrainien des sportifs russes ayant supporté selon lui l'invasion de l'Ukraine.