Ce n’est plus de la science-fiction. Le dopage génétique est en train de devenir une réalité, prise très au sérieux par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Une triche sportive que détaille le secrétaire général de l’agence, Jérémy Roubin, rencontré par Europe 1 lors du colloque "pour un sport sans dopage" organisé à Paris ce vendredi.
"L’idée est très simple : plutôt que de s’administrer par exemple de l’EPO ou de l’hormone de croissance pour améliorer sa performance, on va modifier le gène qui produit de l’EPO ou de l’hormone de croissance, pour que cette production se fasse entre guillemets de manière naturelle. Mais elle sera artificielle puisqu’elle aura été stimulée", détaille-t-il. En somme, accroitre sa production d’EPO ni vu ni connu.
La communauté antidopage se mobilise
Le secrétaire général de l’AFLD poursuit : "C’est parfaitement indétectable, puisque l’EPO que votre corps produit est endogène, celle qu’on produit tous. Donc les analyses traditionnelles ne permettent pas de la détecter".
Le projet de loi sur les Jeux Olympiques et Paralympiques, adopté cette semaine par le Parlement, va d’ailleurs autoriser le Laboratoire français antidopage à développer des techniques de recherche génétique. Aux Jeux de Tokyo et aux JO d’hiver de Pékin, des analyses génétiques ont été effectuées pour la première fois. Mais à ce jour dans le monde, aucun cas de ce dopage "du futur" n’a été détecté.