Ce devait être une revanche du quart perdu à Londres il y a quatre ans. Ce fut une déculottée. Les basketteurs français se sont inclinés face à l'Espagne en quarts de finale, mercredi, par 92 à 67. Une défaite d'autant plus douloureuse qu'elle signe la fin d'un cycle. Plusieurs piliers de l'équipe de France, à l'instar de Tony Parker, devraient prendre leur retraite internationale après ces Jeux olympiques.
La France coule. Les regards noirs des Bleus restés sur le banc, lors du dernier quart-temps, disaient peut-être plus encore que le score lui-même, pourtant sans appel. Jamais les Français n'ont réussi à se montrer menaçants lors d'un match entièrement maîtrisé par des Espagnols en très grande forme. Malgré quelques sursauts, notamment un bon premier quart-temps de Nando de Colo et une remontée de Tony Parker en deuxième période, les Bleus ont subi. Collectivement dominés, à l'instar d'un Nicolas Batum passé à côté de son match (0 point), les hommes de "T.P." n'ont pas su réduire un écart déjà considérable à la mi-temps (43-30).
L'Espagne déroule. À l'inverse, les coéquipiers de Pau Gasol se sont montrés redoutables de bout en bout. Si le nouveau pivot des Spurs n'a lui-même pas brillé en attaque, il a pu compter sur le reste de l'effectif de la Roja. Terriblement adroits, servis par un Mirotic omniprésent (23 points à lui seul), les Espagnols ont enchaîné les tirs à 3 points. "On est tombés sur une Espagne très, très forte", a reconnu Tony Parker après le match, au micro de France Télévisions.
La fin d'une génération. Pour la tête de gondole du basket français, la défaite est d'autant plus dure que ce match était son dernier en équipe de France. En novembre dernier, Tony Parker avait en effet annoncé qu'il prendrait sa retraite internationale après les Jeux de Rio et seize ans de carrière. "C'est terminé", a-t-il confirmé mercredi soir. "Je suis très, très fier de notre génération et de tout ce qu'on a accompli avec cette équipe." Du côté de Florent Piétrus, qui raccroche lui aussi le maillot bleu, l'émotion était palpable. "On a essayé de créer un état d'esprit. On peut partir la tête haute, je pense que l'équipe est entre de très bonnes mains. Maintenant, c'est à la nouvelle génération de se servir de ces défaites."
Adversaires de toujours. Des défaites, l'équipe de France en a connu de nombreuses en phase finale de compétitions internationales face à l'Espagne. Celle-ci était la quatrième, sur six rencontres en autant d'années. Battus largement et logiquement en finale de l'Euro 2011, les Bleus avaient mieux résisté en quart des Jeux olympiques de Londres l'année suivante, mais en vain. L'Euro de 2013 avait sonné l'heure de la revanche pour les Français, avec une victoire en demi-finale pendant laquelle Tony Parker avait fait des étincelles. Lors de la Coupe du monde 2014, la France avait même réalisé l'exploit de battre la Roja devant son public madrilène. Enfin, l'année dernière, en demi-finale de l'Euro, c'était l'Espagne qui avait accompli un petit miracle. Revenant de loin, emmenée par un Pau Gasol exceptionnel, elle avait arraché des prolongations pendant lesquelles elle avait fini par faire la différence.