En 16 jours de Jeux olympiques, la délégation française a eu son lot de grands moments. 42 médailles - record de Pékin battu - dont 10 en or, de belles confirmations, des instants d'émotion. Mais aussi de superbes surprises. Parce qu'au-delà des habituels champions bleus - Riner, Manaudou et Lavillenie en tête -, il y a eu ceux que l'on attendait un peu moins, voire pas du tout d'ailleurs, et qui nous ont particulièrement fait vibrer. Europe 1 passe en revue les inattendus tricolores de ces JO de Rio.
- L'équipe de France de boxe : la Team "maxi-solide"
Comment passer à côté de cette équipe incroyable, qui a régné sur le Noble art à Rio ? Six médailles, dont deux en or, le résultat est aussi grandiose qu'inattendu. Oui, les boxeurs français s'étaient longuement préparés pour ces Jeux, oui, les chances de médailles existaient. Mais six breloques, pas sûr que beaucoup y auraient cru avant le coup d'envoi des JO. À par eux-mêmes, peut-être. Les membres de cette fantastique "Team Solide", et leur staff si important dans ces succès. Parce qu'au-delà du couple doré Yoka-Mossely, chacun y est allé de son petit plus. La folie de Sofiane Oumiha, le projet de Sarah Ourahmoune, la technique de Mathieu Bauderlique, le leadership de Souleymane Cissokho… Bref, la boxe tricolore est bel et bien LA surprise de ces Jeux olympiques.
- Émilie Andéol : du bonheur dans l'ombre de Riner
Qui l'eut cru ? Émilie Andéol, l'autre poids-lourd du judo français, qui ramène l'or de Rio, c'était quasiment inimaginable. Même elle n'avait pas osé y penser. Mais ce vendredi 12 août, la jeune femme d'1,70 m et 97 kg a évolué sur un nuage, effaçant presque l'attraction Teddy Riner, sacré double champion olympique le même jour. Contre des adversaires plus lourdes et plus grandes, Andéol trouve la parade. Et contre la tenante du titre en finale, elle trouve le coup dur et s'impose avec les honneurs. Ses larmes sur le podium resteront longtemps dans les mémoires.
- L'équipe de France d'équitation : au-delà des espérances
Après le zéro pointé de Londres, l'équitation tricolore arrivait à Rio avec des ambitions. Une médaille aurait déjà bien gommé la désillusion de 2012. Autant dire que les deux titres et la médaille d'argent ont complètement fait oublier les déboires passés. Le concours complet par équipes, première médaille d'or des Jeux pour la France, s'est idéalement chargé de lancer les hostilités, avant qu'Astier Nicolas ne vienne confirmer cette magnifique performance en remportant l'argent de l'individuel. Et que dire de l'équipe de saut d'obstacles ? Après le forfait de dernière minute de Simon Delestre et la chute de Pénélope Leprevost en qualifications, on ne donnait pas cher de la peau des Bleus. Ils ont mis un point d'honneur à défier les pronostics, en allant décrocher l'or. Tout simplement.
- Mélina Robert-Michon : la maturité a parlé
À 37 ans, il ne manquait à Mélina Robert-Michon que la médaille olympique. La plus difficile à aller chercher, l'une des plus inespérées aussi. Mais la lanceuse de disque tricolore s'était tellement bien préparée que le rêve de breloque s'est assez rapidement transformé en réelle chance, au fil du concours. Avec un sensationnel jet à 66,73m, l'argent était assuré. Les larmes aussi.
- L'équipe féminine de handball : les autres Braqueuses
Les handballeuses françaises reviennent de loin. 7èmes des derniers Mondiaux, en conflit avec le coach d'alors Alain Portes, il avait fallu rappeler le mythique Olivier Krumbholz pour tenter tant bien que mal de recoller les morceaux en vue des Jeux. Alors forcément, une médaille était loin d'être dans la poche. Mais avec toute leur fougue, les Bleues n'ont pas eu à rougir de leur comparaison avec les Experts. Certes battues par une Russie supérieure en finale, les handballeuses nous auront fait chavirer en quarts, en remontant un handicap quasi-définitif contre l'Espagne. Avant de remettre le couvert lors d'une demi-finale haletante face aux Pays-Bas. Surprenantes.
- Christophe Lemaître : quelle résurrection !
Avant ces Jeux, ils n'étaient pas nombreux à parier sur Christophe Lemaître. La faute à une concurrence extrême sur le sprint mondial. La faute à deux saisons moyennes de la part du médaillé de bronze de Daegu. Mais voilà, Lemaître a su se réveiller au meilleur des moments. Après un 100 m rassurant mais trop juste, le Tricolore a passé la démultipliée sur 200 m. En demi-finale, il signe même un chrono de 20"01, autoritaire. Sans Gatlin ni Blake en finale, l'occasion était trop belle d'aller accrocher un podium. Au millième près, il y parvient. Et revoilà Christophe Lemaître !