Comme un symbole, c'est par l'échec de Florent Manaudou à conserver son titre olympique que se sont achevées les épreuves de natation impliquant des tricolores aux Jeux de Rio. Premier nageur français à rester sur le podium quatre ans après un titre olympique, le petit frère de Laure peine pourtant à savourer sa médaille d'argent et envisage même de ne pas poursuivre sa carrière. "Si je continue, c'est que j'aurais besoin de trouver des réponses à mes questions", expliquait-t-il, à chaud, vendredi soir.
Aucun titre olympique. Des questions, c'est toute la natation française qui s'en pose. Pour la première fois depuis les Jeux de Sydney, en 2000, la délégation tricolore revient sans aucun titre olympique. Quelques jours avant sa deuxième place en individuel, Florent Manaudou avait déjà obtenu l'argent avec le relais 4x100m. Une première déception pour le Français, philosophe : "le sport, ce n'est pas toujours gagner, c'est aussi perdre".
"Nager aux JO, c'est une bonne manière de dire aurevoir", affirmait de son côté Frédérick Bousquet, éliminé dès les séries du 50 m. Le nageur n'est pas le seul des "anciens" du clan français à avoir connu des journées bien courtes au Brésil, à l'image de Jérémy Stravius, également sorti en séries sur 100 m papillon. Dans la génération suivante, aucun nageur tricolore ne se dégage comme c'était le cas lors des olympiades précédentes. Qualifiée pour la finale du 200 m, Charlotte Bonnet a ainsi pris la dernière place de la course. Le record de France de Damien Joly, abaissé de près de neuf secondes, a, lui, quelque peu éclairci le ciel des Bleus, sans toutefois lui permettre d'accrocher un podium, samedi soir.
Déchirements en interne. En plus des échecs dans les bassins, la semaine brésilienne des Bleus a été marquée par des déchirements en interne. On se souviendra longtemps de l'implosion du relais 4x200 m, médaillé d'argent à Londres autour de son leader supposé, Yannick Agnel. "On a été abandonnés par Yannick, il nous a lâchés", a asséné l'un des quatre relayeurs Jordan Pothain, furieux de la désertion de son leader, officiellement malade, victime d'une sinusite. "Ceux qui me connaissent savent que je n'ai jamais lâché personne", répond l'intéressé. Quoi qu'il en soit, la France, qui visait un podium, termine à la 14e place sur 16.
A Rio, ce sont d'autres nations qui ont brillé. Une, surtout, les Etats-Unis et leurs incontournables Michael Phelps et Katie Ledecky, auteure d'un triplé magique sur 200, 400 et 800 m, qui n'avait plus été réalisé aux Jeux depuis 1968. Pendant qu'Agnel parlait, Phelps faisait, lui, tomber les records. Avant la finale du relais 4x100m quatre nages - pour laquelle les Français ne sont pas qualifiés - le champion américain compte déjà 27 médailles olympiques.