JO de Tokyo : l'Italien Lamont Marcell Jacobs succède à Usain Bolt sur le 100 mètres

Lamont Marcell Jacobs Tokyo @Javier SORIANO / AFP
L'Italien Lamont Marcell Jacobs crée l'exploit en finale du 100 mètres des JO de Tokyo et succède à Usain Bolt. © Javier SORIANO / AFP
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La sensation du sprint mondial aux Jeux olympiques de Tokyo. L'Italien Lamont Marcell Jacobs a remporté la course reine dimanche en battant le record d'Europe en 9"80. L'athlète transalpin succède à la légende jamaïcaine Usain Bolt et devient le premier Européen à s'imposer depuis 1992.

L'Italien Lamont Marcell Jacobs a créé l'exploit en finale du 100 mètres des Jeux olympiques de Tokyo en s'imposant dimanche en 9"80, le nouveau record d'Europe de la distance. Le sprinteur italien succède donc à la légende jamaïcaine Usain Bolt au palmarès du 100 mètres. C'est la première fois depuis 1992 et le Britannique Linford Christie qu'un Européen remporte la prestigieuse course de l'athlétisme aux JO. L'Américain Fred Kerley et le Canadien André de Grasse complètent le podium.

Un 100 mètres très ouvert en finale des Jeux

Il s'agit d'un énorme exploit pour le sprinteur de 26 ans, né à El Paso au Texas d'une mère italienne et d'un père américain. C'est le premier titre olympique sur 100 mètres pour un Italien et le premier podium sur la ligne droite. Jacobs s'était jusqu'ici uniquement distingué cet hiver avec un titre européen en salle sur 60 mètres.

En l'absence du champion du monde américain Christian Coleman, suspendu pour trois "no shows", et après l'élimination en demi-finales du meilleur performeur de l'année (9"77), l'Américain Trayvon Bromell, le 100 mètres olympique a été l'un des plus ouverts de l'histoire, quatre ans après la retraite du triple tenant du titre et recordman du monde (9"58) Usain Bolt. Auteur d'une course très fluide, Jacobs a largement dominé les débats pour s'offrir la consécration olympique.

 

Le favori Trayvon Bromell au tapis dès les demies

Pas de mimiques au départ, pas de record à sauter du canapé, pas de flèche invisible plantée dans le ciel de Tokyo à l'arrivée. Le 100 mètres olympique et avec lui tout l'athlétisme a définitivement tourné la page Usain Bolt dimanche soir. La ligne droite a perdu une légende et un certain sens du show, mais elle a gagné en suspense ! Dans la moiteur du stade olympique (environ 27 degrés et 74% d'humidité), les hommes les plus rapides du monde ont fait parcourir le délicieux frisson de l'incertitude toute la soirée.

Le "teasing" était déjà de qualité après les demi-finales en début de session : le favori américain annoncé Trayvon Bromell a été laissé à la porte, comme le vice-champion olympique 2012 Yohan Blake, privant la Jamaïque de finale pour la première fois depuis Sydney en 2000, comme un symbole. La pression était telle qu'elle a fait exploser le Britannique Zharnel Hugues, auteur d'un grossier faux départ en finale. Solide du début à la fin de sa course, c'est bien Jacobs qui s'est détaché petit à petit de la meute, pour tendre ses gros bras musclés et tatoués sur la ligne.

L'inconnu Lamont Marcell Jacobs

Il était impossible de prédire le sacre d'un coureur qui n'était jamais passé sous les 10 secondes avant cette saison, qui ne comptait aucune finale internationale dans sa carrière, aucun podium de renom en plein air, même européen, et qui a retranché 23 centièmes de seconde à son meilleur chrono en quelques mois.

Jacobs s'est révélé en 2021 en devenant champion d'Europe en salle du 60 mètres cet hiver à Torun (Pologne), avant de tout casser cet été : 9"95 en mai puis 9"84 en demi-finale dimanche, avant la gloire en fin de soirée. La ligne droite, privatisée par Bolt en 2008, 2012 et 2016, a donc sacré un quasi inconnu qu'il est difficile de désigner comme le successeur du Jamaïcain. L'Italie a connu une soirée magnifique avec le titre quelques minutes auparavant du fantasque sauteur en hauteur Gianmarco Tamberi, partagé avec son ami qatari Mutaz Essa Barshim.