La candidature des Alpes françaises à l'organisation des JO d'hiver en 2030 a franchi un pas important mercredi, aux dépens de la Suisse et de la Suède, en entrant seule en "dialogue ciblé" avec le CIO, qui désignera l'hôte l'an prochain, a annoncé un responsable du comité. Par cette décision de la commission exécutive du CIO réunie à Paris, la France passe de "partie intéressée" à "hôte pressenti" de la compétition, alors même que Paris accueillera déjà les JO d'été dans huit mois.
Les Alpes françaises, qui ont lancé leur candidature l'été dernier en même temps que la Suisse - la Suède étant en lice depuis février - doivent désormais franchir plusieurs mois d'évaluation détaillée de leur dossier, de la carte des sites à l'héritage prévu, en passant par l'impact environnemental, le financement et le soutien politique.
Un projet qui s'étend de Nice au Grand Bornand
Le projet, qui assure se baser sur 95% de sites existants, s'étend de Nice au Grand Bornand, distants de près de 500 km, avec un pôle ski alpin sur les sites de Courchevel-Méribel et de Val d'Isère, le ski de fond à La Clusaz, et un village olympique basé à Nice, tout comme les épreuves de patinage. Si l'exécutif du CIO juge suffisantes les garanties françaises, il recommandera sa désignation comme hôte des JO-2030 lors d'une session l'an prochain -qui ne sera pas celle de Paris en juillet juste avant les JO-2024, et devra donc être convoquée hors de France.
À l'inverse, si le dossier français est jugé décevant, l'instance olympique peut renvoyer la candidature en "dialogue permanent", c'est-à-dire reprendre la procédure à zéro, une hypothèse toutefois peu probable à moins de sept ans de la compétition.
>> LIRE AUSSI - JO-Paris 2024 : d'importantes restrictions de circulation à prévoir pendant les temps de compétition
Cette nouvelle procédure, qui tourne le dos aux traditionnels votes suivis dans le monde entier pour départager les candidats, n'a été utilisée qu'une fois, pour attribuer en 2021 les JO-2032 à la ville australienne de Brisbane. Elle vise à diminuer drastiquement les coûts de candidature -de 80%, selon le CIO-, à éviter aux perdants la gifle publique d'un vote négatif, et à entretenir un vivier permanent de candidats potentiels: la Suède, déjà candidate pour les JO-2026 attribués à Milan-Cortina, et la Suisse, également intéressée par l'édition 2034, sont ainsi invitées à travailler encore leurs dossiers.