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avec AFP
Exceptionnel Olympique de Marseille, exceptionnel scénario. À 10 tout au long du match, sanctionné d'un penalty et mené au score à l'heure de jeu, l'OM a tout de même réussi à battre Lyon 3-2 sur son terrain, ce dimanche au bout d'un match époustouflant.

Par quoi commencer ? Les buts, les décisions arbitrales, les rebondissements, les revanches des bannis Pol Lirola, Ulisse Garcia ou Rayan Cherki ? Ou peut-être par la joie folle de Fabrizio Ravanelli, ancien grand attaquant de l'OM et de l'Italie et désormais ambassadeur du club marseillais, qui est venu embrasser tout le monde au coup de sifflet final, à commencer par l'entraîneur Roberto De Zerbi.

Un peu plus de 45 minutes plus tôt, l'ambiance n'était pourtant pas à la fête dans le camp marseillais. Un carton rouge après cinq minutes et un penalty qu'ils auraient aimé voir annulé pour un hors-jeu d'Alexandre Lacazette, c'en était en effet trop pour les Provençaux. À la pause, Mehdi Benatia, conseiller du président marseillais Pablo Longoria, est allé dire à Benoît Bastien tout le mal qu'il pensait de ses coups de sifflet.  "C'est pas possible. Il y a trop de choses douteuses sur la première mi-temps et sur l'ensemble du match", a-t-il expliqué au micro du diffuseur DAZN.

Car ce match fou a commencé par une expulsion ultra-rapide, celle de Leonardo Balerdi, qui a fragilisé encore plus la déjà très vulnérable défense marseillaise. Il l'a été pour ses deux seules fautes, l'une indiscutable dès la 15e seconde et l'autre obtenue à l'expérience et à la malice par Lacazette, accroché au maillot de l'Argentin dès le début de l'action.

Lacazette gâche

Dès lors, l'alléchant choc annoncé s'est transformé en attaque-défense et il a très vite paru impossible que l'OM tienne.  En retard partout et avec une charnière bricolée et mise au supplice sur chaque balle en profondeur, l'OM a terriblement souffert avec un retourné de Gift Orban sur la barre (10e), un face-à-face gagné par Geronimo Rulli devant le Nigérian (14e) ou un sauvetage in extremis de Valentin Rongier après une action de Corentin Tolisso (19e).

Surtout, le gardien marseillais a repoussé un penalty de Lacazette (45+3), qui a raté là l'occasion de marquer son premier but de la saison. Rulli a sauvé son deuxième pénalty de la saison, confirmant un certain savoir-faire argentin en la matière.

À la pause, malgré l'activité d'un milieu Matic-Tolisso qui n'est certainement pas le plus vif de L1 mais qui sait où mettre le ballon, Lyon n'avait donc pas réussi à piéger l'OM et sa belle ligne de six, large comme un grand coup de surligneur orange avec ses maillots fluos.

Les lofteurs s'illustrent

Mais les Lyonnais ont ensuite très vite trouvé l'ouverture, grâce à une belle tête de Duje Caleta-Car, l'ancien Marseillais (1-0, 55e). Mais alors, une fois devant, à 11 contre 10, comment Lyon a-t-il fait pour perdre ce match ?  De façon assez irrationnelle, l'OM est revenu grâce à des joueurs oubliés, Pol Lirola et Ulisse Garcia, les héros improbables du soir. Le latéral espagnol, revenu à Marseille après deux saisons de prêt sans éclat à droite et à gauche, a d'abord marqué (69e, 1-1), avant de servir Garcia, sorti du loft marseillais il y a trois semaines à peines, pour le but du 2-1 (82e).

 

Un autre "lofteur", Rayan Cherki, a ensuite ramené l'OL à 2-2 dans le temps additionnel (90+3) et l'affaire semblait entendue: ce match ahurissant allait se conclure à 2-2. Mais il y avait encore une petite réserve de folie côté marseillais: sur le coup d'envoi, l'Anglais Jonathan Rowe est parti seul et a expédié une frappe magnifique pour tromper Lucas Perri et offrir à son équipe la plus dingue des victoires (3-2, 90+5).

"Je suis très heureux d'avoir vu cette mentalité, dans les duels, dans la volonté d'aller gagner à 2-2", a expliqué l'entraîneur marseillais Roberto De Zerbi.  Après un tel spectacle, on a presque oublié le classement: L'OM est devant (2e) et tient le rythme du Paris SG, leader, et de Monaco (3e) avec 13 points. Lyon de son côté replonge et n'apparaît qu'à la 14e place.