Miraculé, Lille, déjà tombeur du Real Madrid il y a trois semaines, a signé un deuxième exploit monumental en Ligue des champions mercredi en renversant l'Atlético Madrid (3-1), autre géant espagnol, au Metropolitano, lors de la troisième journée, grâce à un doublé du Canadien Jonathan David. Menés logiquement à l'heure de jeu, les Dogues ont une nouvelle fois déjoué les pronostics en arrachant un succès aussi inespéré qu'irrationnel, sans même avoir eu besoin de briller, en marquant trois buts en l'espace de trente minutes.
Une leçon d'efficacité
Peut-être conquis par sa prestation pleine d'abnégation, d'intensité et de solidarité pour terrasser le Roi d'Europe début octobre, les Dieux du football étaient ce soir derrière le LOSC, revenu de nulle part sur un bijou de son ailier kosovar Edon Zhegrova (61e) et un pénalty extrêmement généreux transformé par le Canadien Jonathan David (74e), auteur d'un doublé à quelques minutes du terme sur une frappe déviée (89e).
Une véritable leçon d'efficacité, avec trois buts pour seulement trois tirs cadrés, qui permet aux Lillois de se replacer dans la course à la qualification pour les huitièmes de finale, avec ce deuxième succès de prestige face à des Colchoneros invaincus sur leur pelouse depuis quatre saisons sur la scène européenne.
Toure fautif, Sorloth maladroit
D'abord timides et sans idées, les hommes de Bruno Genesio, qui avait choisi de faire tourner en laissant au repos plusieurs titulaires potentiels en vue du derby de samedi face au RC Lens en championnat, ont longtemps subi le jeu sans parvenir à répondre à l'intensité madrilène, avant de décider de jouer pleinement leur chance en seconde période.
Symbole de ce onze expérimental, c'est le malheureux Ousmane Toure, 19 ans, dont c'était la première titularisation en professionnel, et donc en Coupe d'Europe, qui a offert sur un plateau la balle de l'ouverture du score à l'attaquant argentin Julian Alvarez d'une passe en retrait mal assurée vers son gardien Lucas Chevalier, pris à contre-pied (8e, 1-0).
Dans une première période hachée, l'équipe madrilène, emmenée par un Antoine Griezmann omniprésent, a su gérer le tempo de la rencontre pour préserver son avantage en usant, parfois, de la bonne dose de vice nécessaire dans les grands rendez-vous.
La maladresse du colosse norvégien Alexander Sorloth
Rentrés aux vestiaires tête basse, les joueurs lillois ne devaient alors leur salut qu'à la maladresse du colosse norvégien Alexander Sorloth, et à Lucas Chevalier, à nouveau décisif pour maintenir les siens en vie. L'ex-buteur de Villarreal, recruté cet été pour un peu plus de 30 millions d'euros, idéalement servi par Griezmann et Rodrigo De Paul, a en effet raté trois occasions franches qui auraient sûrement condamné le LOSC (2e, 21e, 32e), finalement relancé dans la rencontre contre le cours du jeu par la sublime patte gauche de Zhegrova (61e, 1-1).
La suite des événements relève de l'ordre du miracle, et ne manquera pas de faire parler en Espagne, avec un pénalty litigieux accordé à Benjamin André pour un léger contact avec Koke, alors que le milieu français avait touché le ballon de la main, transformé sans trembler par David (74e, 2-1), et un deuxième but plein de réussite du Canadien, dont la reprise du gauche a été déviée par Reinildo (89e, 3-1).
Impérial sur sa ligne, Chevalier, a, comme face au Real, joué les sauveurs en détournant la frappe de Samuel Lino qui semblait filer au but (85e), bien aidé ensuite par Alexsandro, qui s'est interposé de justesse devant Giuliano Simeone (86e). Voici "Pep" Genesio, surnommé ainsi pour ses exploits européens face au Manchester City de Guardiola, avec un nouveau technicien de renom sur son tableau de chasse: le légendaire "Cholo" Simeone, en bonne compagnie aux côtés de Carlo Ancelotti et José Mourinho.