Au terme d'un match parfaitement contrôlé, le Bayern Munich a tenu le nul 0-0 contre Séville mercredi soir et s'est logiquement qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions, validant son succès 2-1 du match aller en Espagne. Il n'aura finalement manqué que des buts pour que le spectacle soit tout à fait agréable, car la partie a été animée, les occasions nombreuses pour le Bayern, et l'espoir présent presque jusqu'au bout pour Séville.
Six demi-finales en sept ans. Éliminés l'an dernier en quarts de finale par le Real Madrid, futur vainqueur, les Allemands retrouvent donc les demi-finales de Ligue des champions pour la sixième fois en sept ans. Accessoirement, ils restent aussi la seule équipe en Europe à pouvoir encore réaliser un triplé coupe/championnat/Ligue des champions, depuis l'élimination mardi de Barcelone. Heynckes n'avait pris aucun risque et aligné sa meilleure équipe possible. Pas vraiment bousculé, le Bayern a tout de suite pris le contrôle de la partie et s'est créé une dizaine de situations dangereuses en première période, trop souvent conclues cependant par des tirs non cadrés.
Séville tourne autour de la défense allemande. Une seule fois le gardien David Soria a dû réellement s'employer, sur une tentative puissante mais trop centrée de Ribéry (38e). À 35 ans, le Français a d'ailleurs une nouvelle fois livré un match de guerrier, tout comme son compère de 34 ans Arjen Robben, son pendant sur l'aile droite. Durant cette première période, Séville, malgré une possession de balle supérieure dans l'entre-jeu, a tourné autour de la défense sans trouver de faille. Les Espagnols ne se sont approchés que deux fois du but, lorsque Escudero est arrivé en bout de course dans la surface (26e), puis lorsque Ben Yedder a été contré in extremis par Rafinha juste avant la pause.
Un Bayern concentré et solide à l'arrière. La deuxième période repartait sur le même schéma. Le Bayern était le plus souvent à l'attaque, multipliant les tirs, non cadrés (Martinez, Lewandowski) ou parés par Soria (James 53e, Müller 54e, James 63e). Mais c'est lorsque le tableau lumineux a annoncé le troisième but de la Juventus à Madrid que l'Allianz Arena a rugi de plaisir pour la première fois. On jouait la 63e minute à Munich. Et au fil du temps, inspiré par les "remontadas" de ces quarts de finale, on finissait par penser que Séville avait lui aussi un coup à jouer face à ce Bayern dominateur mais incapable de marquer. D'autant que les Espagnols, hyper-compacts en défense, parvenaient parfois à mettre hors de position la défense rouge, même si Sven Ulreich n'était jamais véritablement menacé, sauf sur un tir de Correa qui touchait le cadre. Mais le Bayern Munich, a défaut d'être réaliste, est resté concentré et surtout solide derrière, contrairement aux grands d'Espagne. Il lui faudra cependant certainement passer la vitesse supérieure face à la plus grosse cylindrée qu'il affrontera en demi-finales.