Le champion d'Europe Chelsea, face à une équipe de Lille courageuse mais brouillonne, s'est très logiquement qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des champions en s'imposant 2-1 mercredi soir à Villeneuve-d'Ascq, après l'avoir déjà emporté 2-0 à l'aller. L'équipe londonienne a beau être empêtrée dans un imbroglio politico-financier après les sanctions britanniques visant son propriétaire russe Roman Abramovitch, elle a de la ressource : le tenant du titre a répondu par Christian Pulisic (45e+3) à la ferveur née de l'ouverture du score de Burak Yilmaz sur penalty (38e), avant de régler l'affaire sur un but chanceux de Cesar Azpilicueta (71e).
Le stade Pierre-Mauroy dans une chaude ambiance
D'autres équipes que Chelsea auraient peut-être sombré dans la chaude ambiance du stade Pierre-Mauroy. Mais pas les Blues, également champions du monde des clubs, qui en ont vu d'autres et rejoignent Manchester City et Liverpool en quart de finale. Soit trois équipes anglaises dans le Top 8 européen, comme l'an dernier. Il sera bientôt temps de se demander dans quelles conditions Chelsea, dont les dépenses en déplacement sont désormais strictement encadrées par Londres, se rendra chez son futur adversaire, qui sera désigné vendredi lors du tirage au sort à Nyon (Suisse). Mais les Blues seront en quarts et pas les Lillois, qui n'ont pas démérité sur l'ensemble des deux matches mais ont été renvoyés à leurs insuffisances, en terme de talent ou de profondeur d'effectif.
Le parcours lillois jusqu'à ces huitièmes, leur deuxième apparition à ce stade après une élimination contre Manchester United en 2007, a été parsemé de jolis moments, comme cette phase de poule achevée en boulet de canon. Mais l'impression finale est que Chelsea évolue deux ou trois classes au-dessus.
Lille avait fait le plus dur, avant de tomber encore
La défense à trois de Chelsea s'est souvent muée en muraille à cinq défenseurs, protégée par un bastion de trois milieux défensifs (Kanté-Jorginho-Kovacic), malgré la rapide sortie sur blessure du défenseur danois Andreas Christensen (33e). C'est un coup du sort, plus qu'une action maîtrisée, qui a permis à Lille d'ouvrir la marque : le milieu londonien Jorginho a percuté le ballon du bras et l'arbitre, après recours à l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR), a sifflé le penalty qui s'imposait, permettant à Yilmaz d'ouvrir le score en force (38e).
La moitié du chemin semblait faite et le stade nordiste a rugi de ferveur... pendant huit petites minutes, jusqu'à ce que Jorginho se fasse pardonner dans les ultimes secondes de la première période. Trop seul à l'entrée de la surface lilloise, l'Italo-Brésilien a lancé Pulisic, dont le tir croisé a fini au fond et glacé l'atmosphère (45e+3). Et lorsque Lille aurait pu se remettre dans le sens de l'exploit, sur un festival de dribbles de Jonathan Bamba, la tête de Yilmaz n'était pas cadrée (52e). Quant à celle de Xeka, elle a terminé sur le poteau (63e). A l'inverse, la réussite londonienne a été maximale: centre de l'entrant Mason Mount pour son capitaine César Azpilicueta, dont la reprise - du genou! - a trompé le gardien lillois Leo Jardim (71e).