Malgré un match longtemps poussif, Lens a atteint son objectif mardi à domicile en battant le Séville FC (2-1) lors de la dernière journée de la Ligue des champions : rallier les barrages d'accession à la Ligue Europa. Grâce à cette victoire, les Sang et Or (huit points) terminent troisième du groupe B, dominé finalement par Arsenal (treize points), qui a fait match nul à Eindhoven contre le PSV (deuxième, neuf points), tandis que le Séville FC finit dernier (deux points).
Un match nul aurait suffit au club artésien pour réussir son objectif du soir bien résumé par cette banderole affichée en bas du gigantesque tifo lensois: "Tous ensemble, allons chercher un printemps européen." Lens connaîtra son adversaire pour ce barrage d'accession le 18 décembre. Avant le coup d'envoi, le Séville FC avait gagné un premier match. Cette fois contre la préfecture du Pas-de-Calais et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en obtenant du Conseil d'État la suspension de l'arrêté interdisant le déplacement de ses supporters au Stade Bollaert. Cette décision avait été prise dans un contexte de tensions dans et aux abords des stades de football, en particulier après la mort d'un supporter nantais le 2 décembre avant une rencontre de Ligue 1 entre le FC Nantes et Nice.
"Liberté pour les supporters"
En tribune, cette victoire a surtout été célébrée par les supporters lensois, qui ont brandi des banderoles de solidarité parmi lesquelles "Apoyo a los aficionados de Sevilla" (soutien aux supporters de Séville), "Liberté pour les supporters", ou encore "Darmanin, préfets : médailles d'or de l'incompétence aux JO-2024". Alors qu'ils étaient quelque 300 attendus, les supporters sévillans n'étaient que quelques dizaines dans les tribunes et n'ont pas réussi à se faire entendre. Mais cela n'a pas empêché le club andalou de copieusement dominer la première période. Les joueurs de Diego Alonso ont eu à la fois la maîtrise du jeu et le nombre d'occasions pour eux au cours du premier acte face à des Lensois apathiques, comme tétanisés par l'enjeu.
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L'inévitable Sergio Ramos a allumé la première mèche d'une tête passant à côté après un corner (5e). Symbole de leur fébrilité, les joueurs de l'Artois ont concédé, fait rare, un coup franc indirect dans leur surface de réparation quand Brice Samba a capté dans ses gants le ballon remis du pied par Kevin Danso (7e). Sans conséquence. Le capitaine lensois a dû s'employer pour détourner une demi-volée d'Ivan Rakitic aux abords de la surface de réparation, à la conclusion d'une énième séquence de possession sévillane (29e).
Il a fallu attendre la 36e minute de jeu pour voir les joueurs de Franck Haise échanger quelques passes successives... A la mi-temps, presque toutes les statistiques étaient à la faveur des Sévillans: 63% de possession de balle, six tirs à un (deux cadrés à zéro), 36 attaques à six, sept corners à zéro.
Medina dans tous ses états
Mais le score était toujours vierge à l'entracte, et les Sang et Or sont enfin entrés dans leur match en deuxième période, faisant enfin preuve d'agressivité, de pression défensive et de précision. Dans la foulée d'une occasion nette en faveur de Séville (57e), le club du bassin minier est même parvenu à ouvrir le score d'un pénalty très bien frappé de Przemyslaw Frankowski (63e), après une faute sifflée contre le Français Boubakary Soumaré, coupable selon l'arbitre d'avoir déséquilibré Facundo Medina. D'abord dans la lumière, l'Argentin s'est attiré l'ombre un peu plus tard, quand il a retenu le bras de Youssef En-Nesyri, provoquant à son tour un pénalty.
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Brice Samba a dans un premier temps effectué un double arrêt de grande classe face à Sergio Ramos, puis a dû s'incliner lorsque l'inusable défenseur a retenté sa chance, l'arbitre estimant que le capitaine lensois s'était avancé. D'une superbe panenka garnie d'une provocation en prime à l'attention des supporters lensois, main sur l'oreille, Sergio Ramos a relancé le match. Mais Angelo Fulgini a mis fin au suspense en donnant la victoire à son club en contre-attaque en toute fin de rencontre (90e+6), faisant rugir de bonheur Bollaert, qui aura peut-être droit à son printemps européen.