Les fans des Reds attendaient ce moment depuis 30 ans. Liverpool a été sacré champion d’Angleterre jeudi soir, grâce à la défaite de Manchester City sur la pelouse de Chelsea (2-1). Avec 23 points d’avance sur leur dauphin à sept journées de la fin, les hommes du coach allemand Jürgen Klopp ne peuvent plus être rejoints et célèbrent donc ce sacre tant espéré par tout un peuple depuis 1990, date de leur dernier titre. Au passage, ils entrent définitivement dans la légende du club, un an après avoir remporté la Ligue des champions.
WE’RE PREMIER LEAGUE CHAMPIONS!! pic.twitter.com/qX7Duxoslm
— Liverpool FC (at ) (@LFC) June 25, 2020
La fin de plusieurs décennies de frustration
Alors oui, ce titre en Premier League, le 19ème de leur histoire, acquis sans jouer et dans le lourd contexte du coronavirus, n’aura assurément pas la même saveur qu’en temps normal. Oui, Mohamed Salah, Virgil Van Dijk et tous leurs partenaires ne pourront pas chanter leur hymne You'll Never Walk Alone avec leurs fidèles et bouillants supporters d’Anfield, en raison du huis clos décrété jusqu’à la fin de la saison. Mais, au terme d’un parcours époustouflant, avec une seule défaite jusqu’ici, ils ont mis un terme à des décennies de frustration et permis à tout un peuple de retrouver leur fierté.
Symbole de cette si longue attente : des fans des Reds ont célébré dès le coup de sifflet final de Chelsea-Manchester City devant le mythique stade d'Anfield. Et sur Twitter, le post de Liverpool pour annoncer le titre a été retweeté des dizaines de milliers de fois en à peine quelques minutes.
LOOK AT ANFIELD! 30 YEARS! pic.twitter.com/SjquHKO6Ke
— Anfield Watch (@AnfieldWatch) June 25, 2020
Jürgen Klopp, le grand architecte des Reds
Pour mesurer la portée de cet exploit, il faut remonter plusieurs années en arrière. Tout d'abord le 27 avril 2014, quand la tristement célèbre glissade de Steven Gerrard, l'icône made in Liverpool de ces dernières décennies, avait permis à Demba Ba d'offrir la victoire à Chelsea, à Anfield, et d'empêcher quelques semaines plus tard un sacre pourtant promis aux Reds.
Mais il faut surtout revenir à octobre 2015, date de l'arrivée de Jürgen Klopp sur le banc. Quand le charismatique entraîneur allemand pose ses valises sur les bords de la Mersey, Liverpool n'est plus que l'ombre du géant qu'il était et se trouve englué au milieu de tableau de Premier League. Pourtant, tout change dans le sillage du coach à la casquette et au sourire étincelant. Les Reds parviennent, dès les premiers mois de mandat de Klopp, à aller jusqu'en finale de Ligue Europa, perdue face à Séville (3-1). Ce ne sera que partie remise.
La superbe vidéo publiée par Liverpool après le titre, avec l'hymne du club "You'll Never Walk Alone" :
Tell the world…
— Liverpool FC (at ) (@LFC) June 25, 2020
We are Liverpool, champions of England. pic.twitter.com/altgWn1Wda
Un spectaculaire retour au premier plan
Patiemment, avec un flair sensationnel sur le marché des transferts (les attaquants stars Mohamed Salah et Sadio Mané, le milieu Fabinho, le défenseur Virgil Van Dijk, le gardien Alisson...) l'ancien coach de Dortmund construit une véritable machine de guerre, un rouleau compresseur capable d'étouffer n'importe quelle équipe. L'Europe du foot en fait les frais en 2017-2018, avec un parcours magnifique (et inattendu) en Ligue des champions jusqu'en finale, encore une fois perdu face à un club espagnol, cette fois le Real Madrid (3-1).
Le spectre des déceptions passées a alors resurgi, et beaucoup de fans de ce club, au lien si puissant et si prégnant avec ses origines ouvrières, se sont alors demandés comment cette équipe maudite pourrait se relever. La réponse fut magistrale : encore une fois injouables sur la scène européenne, les Reds décrochent l'an dernier une sixième Ligue des champions en battant Tottenham au terme d'une finale 100% anglaise (2-0). Mais une fois de plus, la Premier League se refuse à eux. Malgré 97 points et une seule défaite (oui oui !), Manchester City est sacré champion pour un tout petit point d'avance au terme d'une folle saison 2018-2019.
Cette saison, il n'y aura finalement pas eu de duel avec des Cityzens rapidement décrochés et incapables de suivre le rythme infernal des hommes de Jürgen Klopp. Pas de quoi limiter la portée de la performance des Reds, sacrés dès la 31ème journée, du jamais vu dans une Premier League d'une densité et d'une qualité exceptionnelles ces dernières années (City et United, Tottenham, Chelsea...). Et clin d’œil de l'histoire : c'est Chelsea, qui avait précipité la chute de Liverpool il y a six ans, qui a "offert" ce sacre tant attendu. Le symbole n'en est que plus fort pour un club vraiment, vraiment pas comme les autres...