Maradona «était à l'agonie» : le récit glaçant des médecins légistes sur les conditions de la mort du footballeur

Le procès sur les circonstances de la mort de Diego Maradona se poursuit. Selon les témoignages de médecins légistes lors d'une audience à Buenos Aires, la légende argentine du football "était à l'agonie" et son cœur pesait "presque le double" de la normale lors de sa mort. Sept membres de son personnel médical sont actuellement jugés pour "homicide".
Le procès des circonstances de la mort de Diego Maradona se poursuit en Argentine. Sept professionnels de santé (médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers) sont jugés pour "homicide avec dol éventuel". Cette semaine, deux audiences se sont tenues. Des médecins légistes ont ainsi témoigné que l'ancien footballeur "était à l'agonie" et que son cœur pesait "presque le double" de la normale lors de sa mort.
Mauricio Casinelli, médecin légiste qui a mené deux examens sur Diego Maradona (un dans la résidence médicalisée de la banlieue de Buenos Aires où l'icône est décédée et un lors d'une autopsie peu après) a attesté de cette présence de "signes d'agonies" en soulignant que cette dégradation aurait pu débuter au moins douze heures avant le décès.
Les avis des médecins légistes mettent en difficulté les accusés
Cet expert a souligné que l'ancienne star de Naples accumulait de l'eau dans ses poumons depuis "au moins 10 jours" avant son décès dû à une "insuffisance cardiaque" et une "cirrhose hépatique". Il a précisé que les accusés auraient dû s'alarmer face à cette situation.
Le cœur du champion du monde 1986 "pesait presque le double de ce que pèse un cœur normal pour une personne adulte", à l'image du poids anormal de son cerveau et de la présence importante d'eau dans ses poumons. Aucune trace d'alcool et de toxiques n'a été dépistée lors de l'autopsie.
Un deuxième médecin, Federico Corasaniti, a pointé du doigt l'action du personnel soignant de Diego Maradona. "Il suffisait de mettre un doigt sur ses jambes, de sentir son ventre, de prendre un stéthoscope et d'écouter ses poumons, de regarder la couleur de ses lèvres", selon lui, pour constater les symptômes.
Un procès étalé sur cinq mois
Ouvert le 11 mars, ce procès doit se tenir jusqu'en juillet avec les témoignages de 120 témoins. Patricio Ferrari, le procureur de ce dossier, a évoqué un "assassinat", une convalescence devenue "théâtre de l'horreur" et une équipe médicale où "personne n'a fait ce qu'il devait faire" lors de sa déclaration préliminaire.
Les sept accusés réfutent toute responsabilité dans la mort de Diego Maradona. Selon la loi argentine, ils encourent 8 à 25 ans de prison.
Lors de la précédente audience, un ancien garde du corps de Diego Maradona a été arrêté en pleine audience. Le tribunal a décidé de l'arrêter pour "faux témoignage" face aux multiples "contradictions et des omissions" de ses déclarations sur les derniers jours d'ancien capitaine de l'Albiceleste.