Plombé par le rouge de Sergio Ramos et trop de changements, le Paris Saint-Germain a été accroché à Reims (0-0), samedi pour la 10e journée de Ligue 1, et manque l'occasion de semer Marseille avant le classique. Petit coup de frein, avec ce deuxième nul d'affilée, après celui au Benfica (1-1), en Ligue des champions, et ce premier match sans marquer de la saison.
Le PSG ne profite qu'à moitié du faux pas inattendu de l'OM au Vélodrome contre Ajaccio (1-2), portant son avance à trois longueurs, à huit jours du choc entre les deux premiers du championnat, pour lequel Sergio Ramos sera donc suspendu. Le match a basculé une première fois à la 42e minute après l'exclusion du central espagnol, en deux temps, mais très rapides. Averti pour contestation, Sergio Ramos a visiblement ajouté un mot de trop et Pierre Gaillouste lui a montré le rouge.
Marco Verratti, qui contestait, a reçu aussi un jaune. De nombreux Parisiens ont protesté, Christophe Galtier a levé les paumes au ciel, Marquinhos et Danilo sont allés voir l'arbitre dans le rond central à la pause, et Kylian Mbappé lui a également demandé des explications dans le couloir.
Première neutre pour Soler
Son équipe réduite à dix, Galtier a sorti à la pause Verratti, passablement énervé, pour le remplacer par Vitinha (46e). Mais le 28e rouge de la carrière du champion du monde 2010 n'explique pas à lui seul le mauvais match du PSG. Les nombreux changements opérés par Galtier ont altéré le jeu collectif, bien moins fluide.
Lionel Messi blessé, lui qui avait disputé à Reims son tout premier match de Ligue 1 l'an dernier, et Neymar sur le banc, seul Kylian Mbappé, remis de son angine, représentait la "MNM" au coup d'envoi. L'inédit trio d'attaque a moins bien fonctionné, avec "Kyky" en pointe, et en soutien Pablo Sarabia et Carlos Soler, dont c'était la première titularisation.
Sur leur meilleur mouvement, Soler a lancé Mbappé vers le duel, mais Yehvann Diouf l'a brillamment remporté dans une sortie à la Manuel Neuer, avec la poitrine (33e). A part cette lueur, il a eu du mal à rentrer dans le système, Soler. A sa décharge, la dernière recrue de l'été ne comptait que onze minutes et des poussières de temps additionnel en trois matches.
Neymar nerveux
Il n'a pas dépassé l'heure de jeu, remplacé par Neymar (57e). Le Brésilien n'a pas changé le cours du match, frappant à côté sur un bon service de Mbappé (67e). "Ney" s'est aussi montré nerveux, comme dans ses mauvais jours, avec une altercation avec Azor Matusiwa (71e), sur qui il a réussi ensuite un petit pont punitif (73e). Il a été averti en fin de match pour un coup d'épaule (90e+2).
En plus de Sergio Ramos, d'autres Parisiens sont passés au travers. Son partenaire en charnière centrale Danilo a commis des erreurs inhabituelles. Après une mauvaise relance (12e), le Portugais, buteur contre son camp à Benfica, a raté un dégagement qui a profité à Marshall Munetsi. Heureusement pour Danilo et le PSG Gianluigi Donnarumma, en pleine forme, en revanche, s'est parfaitement allongé pour sortir la frappe du Zimbabwéen qui faisait mouche (35e).
Danilo a réussi une bien meilleure seconde période, avec un sauvetage important devant Flips (69e) et des montées autoritaires. Il a évité le pire au PSG, une première défaite cette saison. Le Stade de Reims n'a pas su profiter de son avantage numérique, n'arrivant presque jamais jusqu'à Donnarumma. Sur une des rares frappes que la défense parisienne n'a pas contrée avant, le gardien italien s'est imposé devant Arbër Zeneli (52e).
Le N.10 rémois, meneur de jeu du Kosovo entraîné par Alain Giresse, a aussi livré un beau duel avec Sergio Ramos. Le match s'est terminé sur des amorces de bagarres où Achraf Hakimi, Andreaw Gravillon (90e), Neymar et Mbappé (90e+3) ont été avertis, trahissant la nervosité des Parisiens.